Les pensionnaires de la Croix-Rouge sénégalaise sont dans une colère noire. Ils dénoncent la mauvaise gestion de la boîte, les retards de salaires et réclament la nomination d’un administrateur civil. Ils demandent aussi un audit de l’institution.
Les travailleurs de la Croix rouge sénégalaise sont dans le désarroi depuis quelques temps. Ils soulignent que la mauvaise gestion a mené la société humanitaire dans une situation alarmante au point qu’il leur est difficile d’entrer dans leurs fonds. En conférence de presse hier, le Syndicat autonome des travailleurs de la croix rouge sénégalaise (Sat/Crs), soutenu par la centrale syndicale, la Confédération des syndicats autonomes (Csa), a indiqué que la crise perdure dans cette société humanitaire à savoir la Croix-Rouge sénégalaise. Ce, dit-il, malgré les efforts consentis par la Csa et le Syndicat maison pour circonscrire les problèmes. D’après le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Croix-Rouge, Seydou Badji, les problèmes que la société rencontre sont le «retard des salaires, la non régularisation du versement des cotisations sociales (Ipres et Css), la non signature du nouvel accord d’établissement dont la rédaction a été achevée depuis fin mars 2019».
Devant ces manquements, le secrétaire général du Sat-Crs «exige un audit de la gestion de la société et le retour à l’orthodoxie dans la gestion de la Croix-Rouge sénégalaise pour le prochain mandat en nommant une personnalité capable de redresser la situation». Poursuivant son argumentaire, M. Badji affirme qu’ils ont porté l’affaire devant la justice. «C’est fort de toute cette léthargie constatée que le Sat/Crs a porté l’affaire auprès de l’Inspection générale du travail aux fins de faire avancer les choses et d’alerter l’Etat du Sénégal. C’est ainsi que la Csa a jugé nécessaire d’apporter son expertise et son appui aux travailleurs dans cette lutte». Ces travailleurs disent avoir saisi le ministère de Santé et de l’Action sociale. Ils préviennent qu’ils comptent mener la lutte jusqu’à satisfaction.
Lui emboîtant le pas, le secrétaire général adjoint de la Csa, Abdou Faty, souligne que cette structure a un problème de gouvernance et invite l’Etat à prendre ses responsabilités. «L’Etat doit faire quelque chose avant que la situation ne s’empire. Cette institution a un problème de gouvernance. Une institution qui a un problème de gouvernance va droit au mur. Si l’Etat ne réagit pas à temps, des milliers d’employés seront fragilisés. Et ce sera la catastrophe si on sacrifie ces milliers de travailleurs. Elle est au bord du gouffre. La Croix-Rouge doit respecter les délais de renouvellement. Et ce n’est pas normal que l’institution reste des années sans être renouvelée alors que le mandant des gestionnaires est arrivé à terme depuis des années. Les instances ne sont pas renouvelées». Selon ces travailleurs, le report de l’Assemblée générale a suscité indignation et découragement. Ils informent que les travailleurs ont, au cours de ces mandats, vécu des frustrations, ce, «malgré un accord d’établissement mal barré et rejeté par l’inspection régionale du travail et de la sécurité sociale».
En outre, les travailleurs de la Croix-Rouge affirment que le report de l’Assemblée générale a suscité indignation et découragement. «C’est au cours de ces deux mandats que les travailleuses et les travailleurs ont vécu des frustrations malgré un Accord d’établissement mal barré et rejeté par l’Inspection régionale du travail et de la Sécurité sociale. Ce rejet a fini d’alerter les délégués du personnel courant 2016 et le branle-bas entre le Sat/ Crs et la Direction de la Croix-Rouge dure maintenant trois longues années au cours desquelles devrait entrer en vigueur un Nouvel accord d’établissement. Le document écrit par les deux parties permettrait de régler les questions sociales et réglementaires qui polluaient l’atmosphère», a laissé entendre Seydou Badji. Qui souligne que la lutte continue pour réaliser les attentes des travailleurs de la Croix-Rouge sénégalaise.
Mamadou GACKO