Le climat tendu entre les acteurs politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition n’augure rien de bon en perspective de la prochaine présidentielle. C’est l’avis de 28 organisations de la société civile au Sénégal. Elles soulignent que cette montée d’adrénaline des politiciens s’articule autour des facteurs que la rupture du dialogue politique, le désaccord autour du processus électoral, la récusation du ministre de l’Intérieur par l’opposition quant à sa capacité à organiser les prochaines consultations en toute impartialité. Autant de facteurs qui les préoccupent et les inquiètent. Dans une déclaration parvenue à Walf Quotidien, Alioune Tine et ses amis, estiment que face à cette situation, «un changement de paradigme est plus que nécessaire». Ainsi, ils demandent la mise en place d’un cadre de mise en synergie des organisations de la société civile autour de la question électorale afin de prévenir les risques d’un contentieux électoral préjudiciable à une gouvernance démocratique. «Tenant compte de ce contexte préélectoral tendu et des difficultés électorales et post électorales auxquelles le Sénégal risque de faire face, nous, organisations de la société civile sénégalaise, décidons de mettre en synergie nos actions autour des principes et valeurs suivants : contribuer à la consolidation du cadre démocratique et consensuel grâce à une démarche holistique inclusive d’analyse, de recherche, de monitoring et de veille ; Promouvoir la médiation citoyenne afin de favoriser un dialogue inclusif entre les acteurs politiques ; Travailler à ce que les choix électoraux soient bâtis sur des offres programmatiques pour donner du sens aux principes de souveraineté du peuple ; Favoriser la participation politique massive et inclusive des citoyens par des activités de mobilisation et de sensibilisation ; Travailler à asseoir une culture de redevabilité politique pour aider à la décision électorale des citoyens ; Travailler à favoriser la transparence du processus électoral», note le document.
Les organisations de la société civile estiment que la démocratie sénégalaise, a fait incontestablement des avancées majeures depuis l’élaboration et l’adoption du code consensuel de 1992 à nos jours en passant par les différentes concertations sur le processus électoral. «Grâce à cette dynamique, notre pays a connu, en l’espace de douze années, deux alternances démocratiques et pacifiques saluées par le monde entier». A les en croire, ces acquis démocratiques sont le fruit de combats menés par toutes les parties prenantes mais relève aussi de la maturité de notre peuple et de l’engagement de la société civile qui, dans des moments historiques, a su adopter une posture responsable, constructive et s’inscrire dans une approche proactive, d’offre d’actions, d’outils et d’instruments ; contribuant à réduire les clivages et à transcender les crises consubstantielles à toute démocratie en cours de maturation. «Notre cadre d’action réaffirme sans équivoque son équidistance vis-à-vis de toutes les formations et coalitions politiques. Il entend œuvrer avec les pouvoirs publics, les organes de gestion des élections et toutes les parties prenantes à la compétition politique afin de trouver ensemble, grâce aux vertus du dialogue et de la concertation, les consensus nécessaires à l’organisation d’un scrutin apaisé et crédible, condition indispensable à la sauvegarde de la paix civile et de la cohésion sociale», soutiennent-ils. Et les amis de Alioune Tine de conclure que le cadre est ouvert à toutes les organisations de la société civile qui expriment le désir d’y adhérer dans le respect du Code de conduite et des principes d’indépendance. Mamadou GACKO