Le Sénégal a adopté une stratégie nationale de lutte contre l’insécurité routière qui visait une réduction de 35 % des décès et des blessés graves d’ici 2020. Le ministre Oumar Youm reconnaît les faiblesses de l’Etat quant à l’atteinte de cet objectif.
Présidant hier une rencontre de concertation sur la sécurité routière avec l’ensemble des acteurs de la route et membres de la société civile, le ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement a reconnu les faiblesses de l’Etat dans la stratégie nationale de lutte contre l’insécurité routière. Pour Oumar Youm, l’objet de réduire les accidents de 35 % n’est pas encore atteint. «Notre pays dispose d’un plan national de sécurité routière visant à réduire de 35 % les accidents, d’ici 2020. Malgré ses efforts, le Sénégal connait une recrudescence des accidents de la circulation qui ont atteint une proportion inquiétante, des pertes regrettables en vie humaine estimées à 550 victimes par an. D’où l’urgence de mettre en place une unité de coordination devant permettre de disposer des statistiques les plus fiables et les plus proches de la réalité», a reconnu le ministre Oumar Youm. Saisissant la balle à rebond, le représentant du Directeur des opérations de la Banque mondiale dira que : «La décennie d’action 2010 – 2020 avait prévu de réduire de moitié les tués et les traumatismes liés aux accidents de la route». Aujourd’hui, reconnaît-il, «il y a un consensus que nous n’atteindrons pas cet objectif». Pour lui, «il y a donc une nécessité à procéder à une réévaluation de ce plan d’action d’abord au niveau des Nation unies ensuite l’Union africaine et enfin au niveau des Etats pour prendre des mesures holistiques et drastiques ne reste que la décennie 2020-2030».
Ce fléau engendre des conséquences économiques sociales, environnementales énormes. Le Directeur des Transports routiers, Cheikhou Omar Gaye, a saisi l’occasion pour donner les chiffres effarant des accidents de la circulation. En moyenne, fait savoir Cheikhou Omar Gaye, «2 victimes sont notées chaque jour sur les routes. Avec 83 % des accidentés qui sont tués en milieu interurbain contre 17 % en milieu urbain». Et, il cite les axes Dakar –Touba et le corridor Dakar–Tambacounda comme les axes accidentogènes. Quant au Responsable du programme ded politiques de transports en Afrique et représentant du directeur des opérations de la Banque mondiale, il trouve qu’au Sénégal, la situation n’est pas meilleure. «Les statistiques enregistrées entre 2014 et 2017, indiquent qu’il y a 3 morts tous les deux jours pour une population de moins de 15 millions d’habitants, c’est assez significatif. Nous avons exploité des statistiques de la presse en ligne entre janvier 2016 et décembre 2018, cela nous a ramené à 1 décès tous les trois jours», note Ibou Diouf.
Suffisant pour insister sur la mise en place d’une entité unique et autonome de gestion de la sécurité routière. «Il y a un consensus au niveau des Nations unies pour que chacun des pays ait une entité unique chargée de la gestion de la sécurité routière. L’Uemoa a pris une directive en demandant à chacun des pays de mettre en place une entité unique et autonome de gestion de la sécurité routière malheureusement il n’y a que quelques pays qui se sont conformés pour le moment». Avant de faire un plaidoyer pour que le Sénégal puisse se mettre à la norme de cette recommandation de l’Uemoa.
Magib GAYE