Le meurtrier de l’étudiant Bassirou FAYE s’en tire à bon compte. La Chambre criminelle d’appel de Dakar qui a rendu son verdict ce mercredi l’a condamné à 10 ans de travaux forcés.
Une peine relativement revue à la baisse. En effet, le policier Sidy Mohamed BOUGHALEB a été condamné, en première instance, en juin 2016, à 20 ans de travaux forcés.
Pourtant, hier mardi, à l’ouverture du procès en appel, l’avocat général, qui mettait en exergue l’incohérence des déclarations de l’accusé, avait demandé la confirmation du verdict rendu en première instance.
«Il avait dit qu’il n’était sur les lieux au moment des faits. Il était en mission en Casamance. C’est faux. Il a été identifié dans le groupe des 5 policiers qui étaient partis charger les étudiants dans les pavillons C et D. Il était armé. C’est lui qui dirigeait les opérations. Dans son face-face avec les étudiants, il a eu des blessures. Un témoin dit ce n’est pas Tombong Oualy qui a tiré, mais lui. Le doute n’existe plus. Le témoin aurait pu désigner un autre parce qu’ils étaient plus de 100 policiers. Il a été formel, 5 ans après les faits», a soutenu le Procureur général.
En effet, appelé à la barre, Seth DIAGNE, principal témoin dans cette affaire, a confirmé ses accusations qui accablent Sidy Mohamed BOUGHALEB. «Je n’ai jamais rencontré BOUGHALEB, à l’exception du jour des faits. Dans le cadre des enquêtes, je l’ai rencontré à l’école de police. C’est lui qui avait tiré sur feu Bassirou Faye. On était très proche de lui. J’avais même l’impression qu’il était le chef du groupe. Au moment des faits, ils étaient cinq policiers. Je l’ai vu à visage découvert. Le jour des faits, j’avais fait son portrait. A l’époque, il était plus en forme», a réitéré Seth DIAGNE.
En dépit de tous ses éléments, la Chambre criminelle d’appel de Dakar a condamné le policier à 10 ans de travaux forcés. Les avocats de ce dernier annoncent dès à présent qu’ils vont se pourvoir en cassation pour tirer d’affaire leur client.
Pour rappel, Bassirou FAYE a reçu une balle en pleine tête à l’intérieur du campus de l’UCAD, le 14 août 2014 lors d’une manifestation d’étudiants.
WALFNet