La collectivité léboue s’érige en bouclier pour prendre la défense des Sall impliqués dans le scandale Pétro-Tim suite au reportage de la Bbc. Selon son Grand Serigne qui a fait face à la presse, «La collectivité léboue est en phase avec le président de la République dans sa gestion de ce dossier par toutes les lois».
Encore l’affaire Petro-Tim. Cette fois-ci, c’est le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui est entré en action pour prendre la défense du Président Macky Sall et de son jeune frère dans ce qu’il est convenu d’appeler le scandale Pétro-Tim. Avec sa casquette de grand commis de l’Etat, Abdoulaye Makhtar Diop implique les Wade (Karim et Abdoulaye Wade) dans le dossier pour tenter de laver à grande eau les Sall (Aliou et Macky Sall). «Dans la Constitution sénégalaise, le Président sortant reste en fonction jusqu’à la prise de service du Président entrant. Parler donc de l’entre-deux-tours n’a aucune signification juridique. Parce que jusqu’à la prestation de serment du Président Macky Sall, c’est le Président Wade qui avait la signature pour engager l’Etat du Sénégal. Donc dire que le décret n’était pas signé et daté ou numéroté ne limite pas le pouvoir d’un Président. Si le Président Macky Sall voulait par des entrefaites protéger son frère, il aurait dû simplement laisser passer le décret et le contrat signé par Me Wade en y mettant un numéro bis. Ce contrat peut bien avoir un numéro bis et ne pas gêner la chronologie réglementaire qui a suivi», a tenté d’expliquer le chef de la collectivité lébou, par ailleurs vice-président de l’Assemblée nationale. Qui reste convaincu «qu’aucun document juridique n’implique le président de la République dans ce qui semble être de la fraude».
Ragaillardi par les dignitaires de Yenn, du Dialaw de Diender, de Yoff, de Rufisque qui ont pris d’assaut la place du Pinth où se tenait la rencontre, il souligne : «Le contrat Pétro-Tim signé par Karim Wade et M. Ibrahima Mbodj concerne le Cayar Offshore profond qui touche la communauté lébou. Le second contrat signé par les mêmes autorités concerne Rufisque Profond Offshore. S’il n’y avait pas ces contrats dûment signés et approuvés par le Président Wade, il n’y aurait pas de contrats signés par le Président Macky Sall». Abdoulaye Makhtar Diop de préciser que jusqu’en 1998 sur le code pétrolier, la seule signature de ministre engageait l’Etat du Sénégal. Or dans le cadre précis de ce contrat si le Président Macky Sall voulait favoriser son jeune frère, il n’avait nullement besoin de signer un décret. Parce que dans la pratique internationale de ces matières, la signature du ministre engage son Etat. A plus forte raison, lorsqu’au bas de ce contrat figure la signature approuvée du président de la République. «Je ne remets pas en cause l’autorité du président Wade ou de Karim Wade. Parce que ces contrats ont été signés pendant qu’ils étaient au pouvoir», indique-t-il.
Toutefois, le chef de la collectivité léboue a attiré l’attention du président de la République sur un aspect qui n’a pas été souligné dans le contenu local qui devrait même changer d’intitulé. «La notion de contenu local n’exprime pas ce qui se trouve dans le code. Le fond de la loi, c’est la défense des intérêts des sociétés, industries, des prestataires … sénégalais. Ce qui manque dans ce contenu local, c’est la garanti du foncier et de l’immobilier», précise le vice-président de l’Assemblée nationale. Qui ajoute : «Rufisque profond Offshore et Cayar Offshore profond, si nous ne corrigeons pas le contenu local, ces deux contrats vont mettre en danger les populations de cette zone. C’est pourquoi nous souhaitons, qu’à l’instar du pôle de Diamniadio, organiser une cité semblable pour gérer les terres de Cayar et Rufisque en rapport avec les populations. La spéculation immobilière a commencé à Dakar et cela entraine une inflation insoutenable du prix du loyer. Lorsque les majors du pétrole arriveront, il y a une forte pression sur le loyer».
Magib GAYE