La crise aura duré cinq longues années. Mais depuis samedi dernier, la gare routière de Ziguinchor peut retrouver sa sérénité, avec l’élection du président du regroupement des chauffeurs. Ces derniers ont renouvelé leur confiance à José Aliou Boris Touré alias Papis.
(CORRESPONDANCE) – Il a connu la calomnie, la déchéance, la trahison et même la prison. Et pourtant, les chauffeurs continuent à lui faire confiance. Samedi dernier, la majeure partie de ces derniers ont décidé de renouveler leur confiance à José Aliou Boris Touré, communément appelé Papis Touré. Le scrutin a pris les allures d’un référendum contre l’ancien président du regroupement des chauffeurs de la gare routière de Ziguinchor. Finalement, les neufs candidats en face n’ont pas empêché le plébiscite en faveur de Papis. Cette élection, attendue depuis 2014 met un terme à une crise et à un processus mouvementé qui ont plongé la gare routière dans une ambiance délétère.
Au terme de son premier mandat de 5 ans qui a démarré en 2009, le vainqueur du scrutin devait remettre son fauteuil en jeu. Mais entre Papis Touré et ses adversaires, le dialogue de sourds s’installe rapidement. Une situation qui résulte de l’absence de consensus autour du collège électoral. Qui doit être électeur ? Les discussions entre les deux camps butent sur cette question. Si les uns plaident pour un scrutin endogène, réservé exclusivement aux chauffeurs de Ziguinchor, les autres accordent le statut d’électeurs à tous les chauffeurs qui fréquentent la gare routière de la capitale du sud. Les ingrédients d’une confrontation se mettent dès lors en place, surtout que les deux camps s’inscrivent dans une dynamique d’affrontements.
A plusieurs reprises, le pire a été évité de justesse. Une situation électrique qui interpelle les autorités. Devant l’impossibilité de mettre d’accord les deux parties autour de l’essentiel, le préfet du Département de Ziguinchor dissout le regroupement des chauffeurs. En accord avec la mairie, la gestion a été confiée à un comité de gestion dirigé par un agent municipal. Les autorités profitent de cette étape transitoire pour fixer les règles du jeu. Il aura fallu du temps, mais finalement, tous les critères définis par l’autorité seront acceptés. Rien ne s’oppose désormais à la tenue d’une élection pour élire celui qui aura en charge la gestion de la gare routière de Ziguinchor. Les électeurs qui ont attendu durant toutes ces années choisissent finalement la continuité en portant une nouvelle fois à la tête de leur organisation Papis Touré.
Conscient de la profondeur des dissensions, ce dernier s’est engagé à faire de l’apaisement sa priorité, en faisant fi de toutes tensions et autres incidents qui ont caractérisé la gare routière ces cinq dernières années.
Mamadou Papo MANE