La nouvelle équipe du Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) a tenu une conférence de presse, hier, pour porter la réplique aux frondeurs qui remettent en cause sa réélection. Me Ayé Diop et ses collègues ont passé outre l’ordre du jour pour reprocher aux journalistes d’avoir donné la parole à l’aile dissidente.
Au lieu de répondre aux interpellations des frondeurs qui contestent sa réélection à la tête du bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), Me Elhadji Ayé Boun Malick botte en touche et accuse la presse. Alors que le seul souci des journalistes était de le pousser à tirer l’affaire au clair. Sa conférence de presse d’hier lui a servi de tribune pour solder ses comptes avec les journalistes, en déplorant le traitement médiatique consacré au congrès dudit syndicat à l’issue duquel la légitimité du nouveau bureau est contestée. «Il y a une aile dissidente qui vous accuse d’avoir violé les règlements statutaires de votre syndicat, en invitant des personnes non déléguées et qui ne seraient même pas du ministère de la Justice. Alors que la règle prescrit que seuls les délégués sont électeurs et éligibles. D’autres sources demandent où est-ce que vous avez tiré cet argent avec lequel vous avez logé et nourri plus de 250 personnes pendant 3 jours, d’autant plus que vous passez tout votre temps à signaler que le Sytjust souffre de problème de moyens financiers».
Cette question d’un journaliste venu couvrir l’évènement n’a pas été du goût de ce dernier. «C’est moi qui vous ai donné le numéro de ce soi-disant porte-parole de l’aile dissidente. Ces gens-là vous manipulent. Il est très facile de jouer le rôle de source. Je ne vais plus disserter sur ce sujet», s’emporte Me Diop. La conférence de presse tenue pour apporter des éclairages sur le congrès, s’est vite transformée en règlement de compte. Laissant de côté l’ordre du jour initialement retenu par les conférenciers. Un article sur la division qui s’installe au sein du Syndicat des travailleurs de la justice en est la cause. «Vous vous basez sur une seule version de manière doctorale. C’est très grave. Il faut savoir que l’élection s’est déroulée sous la supervision d’un représentant du Secrétaire général de notre central. Il fallait recueillir sa version des faits», dira le nouveau Sg contesté du Sytjust.
Au moment où il tenait ces propos, il ignorait sans doute que la personne dont il faisait allusion a été interpellée dans ce sens dans la parution de la presse du mardi 18 juin dernier. «Nous avons pris la peine de filmer tout le congrès. Nous comptons diffuser la vidéo. Certainement, mon ami journaliste dira que c’est un montage», ironise-t-il. Non sans oublier d’accuser le journaliste en question de «partie-pris». Jusque-là, aucune réponse sur les interpellations n’a été apportée. «N’importe qui peut convoquer la presse et dire n’importe quoi. Et que ce n’importe quoi est relayé par n’importe qui, sauf pour les journalistes qui prennent le temps de faire la confrontation des choses pour les présenter telles quelles», charge-t-il, tout en insistant sur ses vidéos filmées.
Ce n’est que quelques heures plus tard que les greffiers et Cie ont évoqué le sujet du jour. Au chapitre des sources de financement, des hébergements et de la restauration des 250 personnes dans 4 hôtels, Me Diop fait dans le clair-obscur. «Nous ne sommes pas dans un syndicat de misérables. Nous sommes dans un grand syndicat qui a tenu son congrès à sa dimension pendant trois jours dans le confort. Nous n’exposons pas les sources de nos ressources financières», conclut Me Diop.
Salif KA