La circulation et la vente de faux médicaments au Sénégal ont de beaux jours devant elles. Pour cause, malgré la détermination des pharmaciens à éradiquer le phénomène, du côté du gouvernement, dépositaire des lois et règlements, l’application des mesures tarde à se matérialiser.
Selon Dr Mohamet Daha BA, néphrologue chef de service à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba, le problème prend des proportions inquiètes à Touba où, selon lui, il y a 410 dépôts de faux médicaments contre 41 officines.
« C’est une ville disparate où la vente des médicaments de la rue bat son plein. Les points les plus saillants sont le marché Okasse et les artères des structures hospitalières. Mais il y a une pratique courante à Touba : les populations utilisent un antibiotique qu’on appelle théranocine plus de la boisson gazeuse. Et l’effet fait que le malade vient avec une diarrhée. C’est ce genre de malades que nous recevons souvent aux urgences dans nos consultations. Pas moins de 99 % d’entre eux ont eu à consommer des faux médicaments. Si vous êtes affectés à Touba, dès que vous arrivez, ce sont les gens mêmes qui vous disent que si vous voulez rester longtemps, ici, il faut laisser en paix les dépôts de médicaments. Pour vous dire qu’il y a une intimidation même qui ne dit pas son nom. Actuellement, nous sommes à 162 malades qui sont inscrits sur la liste d’attente pour faire la dialyse. Il y a 28 patients qui sont dialysés chroniques. Et 800 malades sont suivis dans les services de néphrologie pour des maladies rénales», indique le Dr Mohamet Daha BA.
Samba BARRY