En visite du chantier du Ter le samedi dernier, le Président Macky Sall a pu se rendre compte à
quel point la dette due aux entreprises plombe le niveau de réalisation des travaux. Et les 60
milliards à payer pour les chantiers du Ter ne font que gonfler une dette intérieure dont le niveau
a déjà atteint les mille milliards.
Le Président Macky Sall était, nous dit-on, très satisfait de la visite du chantier du Train express
régional (Ter) qu’il a réalisée le samedi dernier. A l’Apix, maître d’œuvre de l’ouvrage, on se félicite de l’appréciation du chef de l’Etat sur les «sites fonctionnels, le parc de matériel roulant, la plateforme des services de gare, les ouvrages de franchissement et hydrauliques, et la sousstation de traction électrique»… Macky Sall aurait même affirmé que le niveau de réalisation des travaux préparerait le chantier à la certification.
Ces déclarations en ont surpris plus d’un. Tous les observateurs, même extérieurs, savent que les
travaux sont arrêtés sur quasiment l’ensemble des chantiers du Ter.
Macky Sall serait arrivé à Keur Mbaye Fall.
On peut imaginer qu’il n’a pas visité le site de la future gare de Thiaroye, où le
chantier n’a toujours pas démarré. De même sur l’axe Rufisque-Bargny, les ponts qui ont été
ouverts au public ont déjà entamé leur processus de délabrement, tellement le chantier semble
avoir été bâclé juste pour permettre l’inauguration par le chef de l’Etat au mois de janvier dernier.
Mais des sources proches des entreprises chargées de la construction reconnaissent, avec
beaucoup de gêne, que les sites sont paralysés du fait du fort niveau d’endettement de l’Etat.
C’est en effet pas moins de 60 milliards de Cfa que l’Etat doit au consortium des entreprises
chargées des chantiers, rien qu’au titre de travaux déjà engagés. De guerre lasse, certaines ont
mis leur personnel en chômage technique et d’autres les ont redéployés ailleurs. On peut
présumer que, comme souvent, pour les besoins de la visite du Président, certaines ont pu
mobiliser des ouvriers dans l’urgence pour donner le sentiment d’une quelconque activité.
Quoi qu’il en soit, le Président Macky Sall aurait promis aux dirigeants d’entreprises présents que
leurs dettes seront épongées. Il faut espérer que cela se fasse rapidement. En l’état actuel des
chantiers, un abandon du Ter serait une catastrophe pour les populations des localités traversés.
Pour parler des plus symptomatiques, à Bargny et Rufisque, le niveau des travaux est tel que tout
le monde prie pour que les chantiers reprennent avant l’hivernage, au risque de vivre une
situation catastrophique. Mais pour cela, il faut que l’Etat trouve le moyen d’intéresser les
entreprises. Car, comme le dit un patron de Pme, «si nos problèmes de liquidité ne sont pas réglés dans l’urgence, rien ne peut garantir que l’Etat pourra se glorifier longtemps du taux de croissance élevé». Et le Ter ne pourra certainement pas circuler d’ici le mois de janvier 2020.
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Avec Le Quotidien