Des milliers de Sénégalais vont effectuer, dans quelques jours, le pèlerinage de Nimzatt en terre mauritanienne. En prélude à cet événement, le Conseil supérieur des khadres de l’Afrique dénonce les tracasseries dont font l’objet les pèlerins.
Les pèlerins sénégalais qui effectuent le pèlerinage de Nimzatt (Mauritanie) font l’objet de nombreuses tracasseries. Si ce n’est pas avec des éléments de la gendarmerie et de la police, c’est avec les douaniers. Ceux des régions rencontrent énormément de difficultés. A chaque 100 mètres, on les arrête pour des contrôles de routine, malgré la pose du macaron devant les pare-brises des véhicules. En sus de cela, il y a le problème des assurances des véhicules en terre mauritanienne qui est passé du simple au double. Tel est le sombre constat établi par le Conseil supérieur des khadres pour l’Afrique, avant-hier, au cours d’une conférence de presse. «Depuis 1949, nous effectuons le pèlerinage de Nimzatt. Malgré les efforts consentis par les autorités mauritaniennes et sénégalaises, nous continuons à rencontrer des difficultés. Le premier écueil concerne l’assurance des véhicules qui est passé du simple au double», a dénoncé son président El Hadj Cheikh Diop.
Dans un souci d’alerte et de prévention de risques, poursuit- il, «le Conseil supérieur Khadre pour l’Afrique a décidé d’alerter sur les mauvaises conditions des pèlerins sénégalais sur les deux rives Rosso Sénégal et Rosso Mauritanie et les difficultés que rencontrent les pèlerins khadre à l’occasion du pèlerinage annuel de Nimzatt en Mauritanie. Distant de 500 km de Dakar, ce voyage n’est pas un simple périple à travers le désert mais un voyage au coeur de la foi pour aller à la rencontre du guide suprême Khadriya Cheikhna Saddbouh, un homme d’une dimension religieuse exceptionnelle».
Pour un bon déroulement du pèlerinage, ils ont proposé un certain nombre de points. Primo, le Conseil supérieur de la Khadriya africaine plaide une exonération de l’assurance eu égard au déplacement des Sénégalais au pèlerinage de Nimzatt. Le défaut de prise en charge totale sanitaire des pèlerins par l’Etat du Sénégal inquiète le Conseil supérieur de la Khadriya. Sous ce rapport, ils préconisent la signature d’une convention sanitaire entre le Sénégal et la Mauritanie pour les pèlerins. Il ne doit pas avoir de déséquilibre en matière de prise en charge de la communication par la Rts entre les familles maraboutiques.
Aussi, le Conseil propose une réunion entre les administrations mauritaniennes et sénégalaises en présence des structures officielles de gestion des talibés reconnues par le Khalife général des Khadres qui sera présidé par le Walid de Trarza et le gouverneur de Saint-Louis pour définir les termes de référence organisationnels de Nimzatt. «Il n’y a pas de professionnalisme dans ce pèlerinage alors qu’il constitue le deuxième pèlerinage en dehors de La Mecque.
D’ailleurs, le nombre de pèlerins qui va à Nimzatt double celui qui part pour La Mecque. Il faut également impliquer les Etats au niveau ministériel. Nous voulons que l’Etat du Sénégal s’implique dans l’organisation du pèlerinage», estime le sieur Diop. Qui ajoute que cette 71e édition du pèlerinage annuel appelle des changements sur le plan institutionnel, logistique, sanitaire et communicationnel pour relever les défis de la bonne organisation. Non sans faire savoir que «chaque année le pire est évité de justesse».
Magib GAYE