Sept militaires gambiens ont été condamnés lundi par une cour martiale à neuf ans de prison et un autre à trois ans pour faits de trahison et mutinerie contre le président Adama Barrow, quelques mois après le départ forcé de Yahya Jammeh.
Yahya Jammeh a dirigé pendant 22 ans d’une main de fer ce petit pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’à son départ en exil pour la Guinée Equatoriale le 21 janvier 2017 sous la pression d’une force régionale majoritairement composée de troupes du Sénégal voisin.
Sur 12 militaires détenus et inculpés depuis 2017, la Cour martiale de Yundum, à 25 km de Banjul, en a acquitté quatre et reconnu coupables les huit autres la semaine dernière, avant de prononcer les peines lundi.
Le président de la cour martiale, le colonel Salifu Bojang a lu les noms des sept condamnés à neuf ans de prison et de leur camarade condamné à trois ans, tous étant “radiés avec indignité des forces armées”.
Les condamnés et leurs proches ont réagi au verdict par des cris et des pleurs, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le colonel Bojang a indiqué que les condamnés avaient comploté l’arrestation de ministres et de responsables de l’armée et créé un groupe WhatsApp pour planifier des attaques contre la force de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la région d’origine de Yahya Jammeh.
Ils projetaient avant leur arrestation de convaincre d’autres militaires de participer à la mutinerie, a-t-il ajouté.
La sécurité du pays est toujours assurée par la force de la Cédéao, dont le mandat a été prolongé à plusieurs reprises.
Yahya Jammeh a réagi la semaine dernière dans un enregistrement sur WhatsApp à un incident au cours duquel un habitant de son village de Kanilai a été blessé le 19 mai par un soldat gambien en promettant de “régler le problème”, sans autre précision.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, il s’était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow.
Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays à la suite de l’intervention militaire de la Cédéao et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
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