Les alliances les plus fortes du moment ont volé en éclats. Macky Sall et son dialogue politique sont passés par là. Ils ont eu raison de l’entente des quatre candidats malheureux à la présidentielle et surtout à la sacro sainte alliance entre le PDS et AJ.
Le président de la République a eu raison de l’unité de l’opposition ou des oppositions. En effet, avec son dialogue national, Macky Sall a réussi à briser les alliances politiques du moment des partis de l’opposition. Ces concertations politiques ont d’abord brisé l’unité des quatre candidats malheureux à la dernière élection présidentielle. Issa Sall, le leader du Pur, a pris part au dialogue politique, brisant le pacte qui les liait. En effet, dans un communiqué daté du jeudi 25 avril, Idrissa Seck, Ousmane Sonko et Madické Niang qui s’étaient réunis au domicile de ce dernier, avaient dénoncé la réforme constitutionnelle supprimant le poste de Premier ministre. Issa Sall, qui était absent du territoire national, selon le communiqué, après avoir échangé avec le président Madické Niang, avait marqué son accord sur la position des trois autres candidats. Ainsi ces quatre opposants avaient, unanimement, «réprouvé» le fait que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation. Ils estimaient aussi que des réformes d’une si grande ampleur ne seraient légitimes que si elles sont effectuées par voie référendaire. En effet, ils affirmaient que pour une Constitution modifiée par référendum seulement en 2016, l’initiative de supprimer le poste de Premier ministre exige une nouvelle consultation du Peuple souverain. D’autant plus, d’après eux, que ce projet n’a été mentionné dans aucun des programmes proposés aux Sénégalais lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019. En conséquence, ils condamnaient la démarche entreprise pour modifier à nouveau la Constitution, sans concertation préalable et par voie parlementaire et jugeaient sans objet l’appel au dialogue du président de la République.
Auparavant, ces quatre candidats malheureux avaient, de manière unanime et concertée, rejeté les résultats du scrutin présidentiel de février dernier et refusé de reconnaître la victoire du Président sortant, Macky Sall. Bref, depuis le scrutin présidentiel, ils prenaient des décisions collégiales. Mais le dialogue a eu raison de leur unité. Ce dialogue politique a également fait voler en éclats le mariage entre Abdoulaye Wade et Mamadou Diop Decroix, scellé bien avant la première alternance et qu’on croyait graver sur du marbre. Les deux leaders se sont distingués particulièrement au sein du Front pour la démocratie et la résistance nationale (Fnr) dont Decroix et Oumar Sarr, le secrétaire général national adjoint du Pds, sont les principaux animateurs. Mieux, le leader d’Aj a été élu député sous la bannière des libéraux. Mais, le leader d’Aj a prit part à l’ouverture du dialogue politique, alors que son allié de toujours a boycotté. Une division qui a fait beaucoup couler d’encre et de salive. Dans un entretien accordé à WalfQuotidien d’hier, Cheikh Tidiane Seck, le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) déclare: «Que Decroix participe ou pas est le cadet de notre souci. Ce sont des alliances politiques, on va ensemble selon les intérêts politiques. Il a jugé nécessaire d’aller dans la coalition Idy2019 et d’aller au dialogue national, ça l’engage et c’est sa responsabilité. Le Pds reste dans ses positions dans la cohérence de nos idées. Depuis les élections législatives de 2017, nous n’avons pas varié. Il a cheminé avec nous et a beaucoup participé, mais aujourd’hui s’il juge nécessaire de renoncer à ses convictions d’hier, ça l’engage».
Charles Gaïky DIENE