La gronde populaire ne faiblit pas. Les manifestants de toutes les villes algériennes scandent «Yetnahaw gaâ», qu’ils «partent tous». Ils font principalement allusion au général Ahmed Gaïd Salah, à Abdelkader Bensalah et Noureddine Bédoui.
De nouvelles marées humaines ont déferlé dans toutes les grandes villes algériennes, en ce vendredi 3 mai. D’Alger, Oran, Djelfa, Bejaia, Constantine, etc., des millions d’Algériens sont une fois encore sortis pour manifester contre le système en place, avec un seul mot d’ordre: «Yetnahaw gaâ», que tout le «système dégage».
Pour réduire le nombre de manifestants, le régime n’hésite pas à bloquer certains passages vers le centre-ville de la capitale, notamment les tunnels. Ainsi, les forces de l’ordre ont bloqué l’accès au tunnel des facultés. Malgré tout, les manifestants ont été au rendez-vous.
En clair, le système, qui table sur une baisse des manifestants doit se rendre à l’évidence, il n’aura pas de répit tant que les symboles du régime Bouteflika sont encore au pouvoir.
Les nombreux limogeages et la comparution de plusieurs hommes politiques et oligarques devant la justice ne suffisent pas. D’ailleurs, de nombreux manifestants ont apporté leur soutien à l’homme d’affaires Issad Rebrab, patron du groupe industriel Cevital, placé sous mandat de dépôt depuis le 23 avril par le procureur de la République du tribunal de Sidi M’hamed.
Et ce ne sont pas les limogeages de lampions du régime, à coup d’effets d’annonces, qui vont estomper la soif du peuple algérien à une réelle démocratie.
Après le départ de Bouteflika, tous les dirigeants manoeuvrent pour pérenniser le système, désormais délesté du clan Bouteflika. Mais tous sont ciblés par le peuple d’Algérie, dont tout particulièrement le seul homme fort du pays, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne, de fait le véritable président de l’Algérie.
Mais il n’est pas le seul à être visé par les manifestants: Abdelkader Bensalah, président par intérim, et Noureddine Bédoui, Premier ministre sont également conspués par la rue algérienne.
A Alger, les manifestants ont adressé un message clair et limpide à Gaïd Salah, lui signifiant clairement qu’il n’y aura pas d’élections présidentielles en juillet prochain avec ces slogans «Makanch intikhabat y a nidham ilisabat» («pas d’élections, régime en bande [organisée]». Autre slogan, non moins clair, lancé par la foule: «le peuple ne veut pas de Gaïd Salah et de Saïd».
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