Le Sénégal accueille depuis mardi des pays signataires du code de bonne conduite pour la sécurité dans le Golfe de Guinée, dans le cadre d’un projet de quatre ans financé par l’Union européenne pour un montant de neuf millions d’euros. Le renforcement de l’échange d’informations pour la sécurité et l’économie maritime est l’un des objectifs de cette réunion.
Le Sénégal est le pays hôte de la réunion des pays signataires du code de bonne conduite pour la sécurité maritime. Le but de «cette réunion est de faciliter les rencontres avec les partenaires des pays avec qui le Sénégal partage les eaux», rappelle le capitaine de vaisseau, Oumar Wade, par ailleurs secrétaire général de la Haute autorité chargée de la sécurité et de la sûreté maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar). De son avis, il y a nécessité de coopérer pour la sécurité maritime. C’est parce, selon M. Wade, «il y a un impératif de coordination interministérielle (pêche, transport, environnement…)». De même, il faut une coordination entre les différentes administrations.
La réunion a été l’occasion de partager les expériences dans le domaine maritime et d’apprendre des autres pays. C’est parce que, rappelle M. Wade, la sécurité maritime est une affaire transnationale. «La sécurité maritime du Sénégal dépend de sa capacité à travailler avec les autres pays. C’est pour cela que le pays est obligé d’avoir des coopérations avec ses voisins», soutient-il.
Les pays sont réunis à Dakar dans le cadre du Réseau interrégional pour la sûreté maritime dans le Golfe de Guinée (GoGIN), financé par l’Ue et le royaume du Danemark à hauteur de 9 millions d’euros sur quatre ans. Ce projet européen a débuté en 2016. De l’avis de Bertrand Demez, coordonnateur du programme, c’est pour renforcer la sûreté et la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. En effet, explique M. Demez, il y a des zones d’activités économiques très importantes dont le Golfe de Guinée avec un trafic intense. Mais, il y a, à côté, des actes de piraterie qui menacent la zone. Il faut aussi prendre en compte la surveillance de la pêche, des fonds marins, les problèmes d’environnement liés à la découverte de nouvelles ressources comme le pétrole, le gaz…
L’Union européenne rencontre les Etats africains dans le prolongement de l’accord de Yaoundé, indique M. Demez. En effet, les Etats de la Cedeao, de la Ceeac et de la commission du Golfe de Guinée (Cgg) s’étaient réunis au Cameroun, en juin 2013, pour une stratégie commune et un Code de conduite pour prévenir les actes illicites dans l’espace maritime du Golfe de Guinée. Le Sénégal qui accueille la réunion, partage la zone G avec la Guinée Bissau, le Cap-Vert et la Gambie. M. Demez assure que les 19 pays présents à Dakar, se fondent sur l’architecture de Yaoundé pour avoir des meilleures coordinations afin d’assurer la sécurité maritime. Poursuivant, il insiste qu’il faut arriver à faire fonctionner ce dispositif, car la difficulté c’est d’arriver à faire travailler tout le monde ensemble.
Emile DASYLVA