Mademba NDIAYE, ex-rédacteur en chef de WalfQuotidien trouve que les journalistes ne font pas bonne presse par ces temps qui courent. Présent samedi dernier, au 10e congrès du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), le journaliste demande à ses pairs de changer de fusil d’épaule.
Il y a un discours très négatif autour de la presse, au Sénégal. A chaque fois que je rencontre des gens, ils me rappellent la presse de notre temps. Cette critique n’est pas juste. Mais malgré ces critiques, la presse d’aujourd’hui est aussi professionnelle. On a d’excellents journalistes. Je peux en citer des têtes qui sont d’excellents jeunes journalistes qui travaillent quotidiennement que je les lis, écoute et regarde à la télévision. Il y a une très bonne presse. Les jeunes travaillent bien. Pour la plupart, ils sont beaucoup mieux formés qu’avant. Il faut rendre hommage à ces jeunes journalistes. Il faut reconnaître leur travail tout en continuant à dénoncer les dérives. Les mécanismes qui permettent de recueillir l’information sont beaucoup meilleurs qu’avant. Et que ce ne sont pas les professionnels de la presse qui font ces dérives. Ce ne sont pas des journalistes qui ont eu la formation qui s’adonnent à ces dérives. Dedans, il y a des brebis galeuses comme dans tous les corps de métier. Du fait de la visibilité de ces gens, on a tendance à penser que la presse fonctionne ainsi. Le métier de journalisme est ouvert au Sénégal. Chacun entre avec des facilités extraordinaires. Ce sont ces gens qui racontent du n’importe quoi. Les journalistes professionnels font un travail de qualité.
Je suis gêné quand je vois des journalistes professionnels se substituer à des supports publicitaires. Un journaliste, pour sa crédibilité et son intégrité, ne devrait pas être un support publicitaire. Qu’un animateur le fasse ne me gêne pas. Je perçois un journaliste comme quelqu’un de crédible. S’il a des meubles de menuisiers et qu’il montre qu’un menuisier l’utilise comme support publicitaire, je peux douter de son intégrité quand il parlera de la menuiserie. A la fin ou au début de leurs émissions, on fait passer des bandes sur lesquelles est écrit : ‘habillé par, coiffée par’, etc. Il n’est pas normal d’interdire à quelqu’un d’exprimer ses idées. Mais, on a un pays où la liberté d’entreprise existe. Et que des gens crée leurs entreprises de presse et recrutent des gens qui insultent les populations. C’est ce qui n’est pas normal. Il y a un formidable outil que les journalistes n’utilisent pas. Ce sont les résolutions des pairs. L’œil du journaliste sur un autre journaliste est beaucoup plus important que l’œil du juge ou celui du gendarme. Les journalistes se taisent trop par rapports aux dérives de leurs pairs. Ce serait bon de réactiver tous les mécanismes qui permettent l’autorégulation.
WALF