La menace de cette expulsion planait depuis des mois et plus encore ces dernières semaines, mais bien peu avaient imaginé le scénario de son annonce.
A 16h, jeudi, le ministre des Affaires étrangères convoque en urgence le corps diplomatique. Quelques journalistes également. Un format classique.
A 17h, Léonard She Okitundu arrive et lit son communiqué devant tout le monde, dans lequel il « invite instamment le Conseil européen » à rappeler son ambassadeur sous 48 heures. C’est ainsi que Bart Ouvry apprend son expulsion. Personne ne l’avait prévenu.
Le calendrier de cette annonce surprend également. A mesure que les semaines passaient depuis le renouvellement des sanctions, beaucoup au sein de l’UE avaient imaginé que Kinshasa attendrait le lendemain du scrutin.
« Les derniers contacts informels étaient rassurants », confie un diplomate qui, comme beaucoup, pensait que Kinshasa se servirait de cette menace « comme d’une épée de Damoclès » pour tenter de contraindre l’UE au « silence » en cette période électorale.
« A deux jours du scrutin », c’est un mauvais signal, s’inquiètent d’autres sources diplomatiques.
Ces derniers jours, plusieurs éléments laissaient toutefois transparaître un regain de tension. Et notamment ce communiqué de la majorité présidentielle particulièrement virulent, dans lequel il était reproché à l’UE d’avoir « infiltré » le processus électoral en finançant une partie des observateurs nationaux. Une option qualifiée de « machiavélique » et destinée à « provoquer la mort la nation congolaise ».
Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, l’Association congolaise pour l’accès à la justice, estime que « le gouvernement actuel de RDC n’a plus de légitimité pour renvoyer l’ambassadeur européen ».
Avec RFI