CONTRIBUTION
Le lion marron a rugi à Diamniadio ? Entouré de ses principaux dompteurs de la sous-région. Après la danse de la peur, toujours à Diamniadio, c’est le rugissement du lion à l’approche de l’élection présidentielle qui le tirera peut-être de son profond sommeil. Mais notre lion a, semble-t-il, perdu la tramontane (perdu la boussole), tellement il est obnubilé par ce deuxième mandat au point d’oublier les règles les plus élémentaires de la conjugaison. Ce «génie, à qui Dieu a donné les mêmes connaissances qu’à Einstein !» aux dires de l’Ayatollah de Kaolack et qui a produit (?) un livre, devrait être plus pointilleux sur la conjugaison des verbes. Livre, d’ailleurs qui, selon un quotidien de la place, dégage de forts relents de plagiat par le titre : «La France au cœur» qui est celui d’une coalition… Quant à moi, il me rappelle les péripéties d’une anecdote plaisante, une historiette rapportée par Mme de Sévignée (1664) intitulée «Le madrigal du Roi» qui est une réflexion sur l’hypocrisie des courtisans : trouvé fort mauvais au début quand il ignorait que le Roi l’avait écrit, un courtisan s’est confondu par la suite en excuses arguant l’avoir lu rapidement… Il en fit évidemment un chef d’œuvre après !…
Les courtisans du chef seront mis à rude épreuve ces temps-ci avec l’inauguration programmée du fameux TER «coûteux, inutile, inapproprié et inopportun» (Boubacar Sadio). Ce TER qui, au lieu d’être un cheval de bataille, se révèle être un véritable âne de bataille. Pour nous autres, habitants de Rufisque, le projet de ce train a transformé la ville en enfer : embouteillages monstres, poussière insalubre, déviations intenables ; pour rallier le centre-ville à partir d’un quartier périphérique, il faut faire un véritable parcours du combattant jusqu’à Bargny ! Et le pire est à venir, semble-t-il, avec la fermeture annoncée d’autres rues.
L’opposition, qui est en ordre de bataille, devra se préparer à mener la mère des batailles : faire inscrire tous les potentiels électeurs afin qu’ils récupèrent leurs cartes par tous les moyens que la loi leur permet, c’est leur droit et la POSE ne doit pas baisser les bras. Mais, hélas, trois fois hélas ! Sidy Lamine, le grand régulateur de notre démocratie, n’est plus parmi nous ; il est parti au moment où nous avions le plus besoin de lui, Dieu ait son âme. Ceux qui l’ont combattu au moment où son groupe avait besoin d’eux, peuvent maintenant déverser sur lui un tombereau de louanges. Les morts ont tort, dit-on, ils ne sont plus là pour rabaisser le caquet à ces hypocrites.
Dieu sauve le Sénégal et lui donne le président dont il a besoin pour pouvoir accéder à la véritable émergence.
Yatma DIEYE
Professeur d’anglais, Rufisque