Neuf stations d’essence et une quinzaine de maisons détruites par les eaux. C’est le bilan de la houle qui s’est abattue sur Kayar.
(Correspondance) – La ville de Kayar a été en ce début de semaine la proie à une houle assez forte qui a occasionné de grands dommages sur cette frange côtière du département de Thiès. Des dégâts matériels très importants qui ont endommagé 9 des 13 stations d’essence hors-bord installées le long de la plage. De nombreuses pirogues mais aussi une quinzaine de maisons ont été détruites. Revenant sur l’importance de ces dégâts, Pierre Mboup dont la station a été complètement ravagée par les vagues parle de catastrophe naturelle qui frappe l’ensemble des pêcheurs de la grande côte en ce sens que pendant des jours les pêcheurs n’oseront pas se hasarder en mer. Sans compter que, même s’ils le voulaient, ils auraient de la peine à se procurer du carburant pour faire fonctionner leurs pirogues. «La houle a touché les stations d’essence et les pêcheurs.
C’est une situation catastrophique car nous avions investi sur ces stations pour permettre aux jeunes de trouver du travail. On peut s’attendre à avoir des problèmes d’essence car nous avions treize stations d’essence et la mer a ravagé les neuf. Nous acceptons que c’est la volonté divine mais c’est très difficile pour ces sociétés qui ont presque tout perdu en une journée», détaille-t-il.
A la question de savoir à combien s’élèvent ses pertes, Pierre Mboup de les estimer à au moins 50 millions de francs si on prend en compte les installations. Quant au carburant, il fera savoir que, avec l’aide des populations, ils sont en train de sauver ce qui peut l’être puisque les cuves ont été endommagées. Une situation qui, dit-il, n’est rien, comparé aux stations dont les cuves ont été emportées par les eaux marines.
Aussi Pierre Mboup d’en appeler au pouvoir afin qu’il leur vienne en aide. Car au delà des cuves emportées, d’autres sont profondément enfouies dans le sable. Quant à l’adjoint au maire de la commune trouvé sur les lieux, il a lui aussi déploré cette situation catastrophique dont les signes précurseurs étaient bien visibles avec la destruction il y a quinze jours, d’un lot de maisons détruites par la mer. Sans compter les prévisions météorologiques qui ont mis en garde contre une houle très importante qui occasionnerait de dangereuses perturbations en mer. Tout compte fait, dit-il, les autorités compétentes ont été informées par le biais du maire avec des photos à l’appui. «Nous sommes là pour trouver des solutions à la situation surtout quand on sait que les ministres de la Pêche et de l’Environnement ont été déjà informés. Ils ont prévu de venir sur les lieux juste après le Gamou pour voir comment faire pour dédommager les victimes et trouver un site de recasement le plus rapidement possible. Mieux un site a été trouvé. Nous allons voir quel sera le lieu idéal», dit-il.
Revenant sur l’implantation de ces treize stations d’essence, l’adjoint au maire de faire savoir que les mareyeurs avaient souvent des problèmes de rupture de carburant pour dire la situation de pénurie qui découlera de la destruction de neuf des treize stations existantes. «Nous sommes en début de campagne et il faut faire vite et octroyer des sites de recasement à ces entrepreneurs qui sont aujourd’hui des victimes afin de pouvoir combler ce manquement sinon on va droit vers une campagne catastrophique». Et de poursuivre pour dire la ferme volonté de la commune de tout mettre en oeuvre pour pousser les autorités compétentes à réagir le plus rapidement possible.
A Guet-Ndar et sur toute l’étendue de la Langue de barbarie, la houle, pour son retour, a encore fait des dégâts. Quarante-huit heures après les faits, le décompte fait état de quatre blessés dont trois à Ndar Toute ou Santhiaba et un à Gandiole. Surpris par les hautes vagues dévastatrices à l’aube, le vieux Abdallah Fall, 70 ans, et ses deux petites filles, ont été atteints de plein fouet par les briques et autres débris suite à l’effondrement de leur maison sise à Ndar Toute. Ils ont été acheminés aux urgences de l’hôpital régional de Saint-Louis. L’autre blessé est un pêcheur de Gandiole. Revenu de la pêche, au petit matin, il a été violemment heurté par les vagues au moment où il débarquait sa prise. Par ailleurs, comme à l’accoutumée, de nombreuses maisons ont été encore détruites de Saint-Louis à Gandiole, en passant par Goxxu Mbathie, Santhiaba, Guet Ndar, Pilote-bar, Keur Barka, etc. Mais, le fait remarquable reste, cette fois-ci, l’immersion du cimetière Thiaka ndiaye. Les vagues se sont introduites dans le sanctuaire, touchant une centaine de tombeaux. L’occasion faisant le larron, les populations n’ont pas manqué de marteler, à haute et intelligible voie, l’urgente nécessité, pour les autorités de respecter leur promesse. Dans ce dessein, il convient de rappeler que les autorités au sommet de l’Etat se sont succédé à Saint-Louis pour promettre la prise en charge effective des questions liées à l’avancée de la mer et de ses effets collatéraux.
Sidy DIENG et Gabriel BARBIER