La participation des femmes à la croissance est freinée par des défis. Leur contribution au Pib n’est pas toujours visible malgré les efforts. Une rencontre internationale sur le dividende démographique et l’autonomisation de la femme et de la fille, s’est ouverte, hier, à Dakar. Les participants veulent échanger des expériences en vue de trouver de nouvelles stratégies pour mieux capter la contribution des femmes et jeunes filles.
Les femmes travaillent beaucoup, mais leur contribution à l’économie n’est pas toujours prise en compte. Leur participation pouvait être plus importante, mais il y a des contraintes qui continuent de subsister. C’est ce qui explique la réunion sur «dividende démographique et autonomisation des femmes et des filles», ouverte hier, à Dakar pour arriver à trouver de nouvelles stratégies pour doper la capacité de création de richesses du genre.
Selon Salimata Diop Dieng, ministre de la Femme, cette réunion permettra d’avoir un dialogue pour de nouvelles avancées qualitatives sur les questions de genre et de dividende démographique. A l’en croire, le Sénégal va, au sortir de cette rencontre, consolider ses modèles pour la prise en compte des femmes et jeunes filles. Pour le ministre, les femmes et filles contribuent beaucoup à la richesse d’un pays, mais leurs apports restent invisibles.
«Les femmes sont les principales actrices de l’activité agricole (ou elles représentent près de 70 %). Elles jouent un rôle très peu reconnu au sein de leurs communautés. Une étude, réalisée en 2017 par le Centre de recherche en économie et finance appliquée de l’université de Thiès (Crefat), a montré qu’au Sénégal le travail domestique des femmes, non pris en compte par la comptabilité nationale, représente environ 21 % du Pib national et que les femmes font sept à huit heures de travaux domestiques par jour contre une heure au plus chez les hommes», estime Mabingué Ngom, directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). Qui martèle qu’il faudra aller vers une nouvelle approche, un nouveau cadre de dialogues et d’échanges. D’après lui, cette réunion permettra le partage d’expériences dans les domaines de l’autonomisation des femmes.
L’ambassadeur du Canada au Sénégal, Lise Filialtrault, a relevé le paradoxe entre la croissance et la prise en compte du genre et relève qu’il est temps de passer à l’action. «Depuis le début de cette décennie, presque tous les pays de l’Afrique du centre et de l’ouest ont enregistré des taux de croissance économique de l’ordre de 5 à 8 %. Pourtant, aussi forte que cette croissance, elle ne parvient pas encore à répondre aux besoins croissants en infrastructures, en santé, en éducation et en amélioration du bien-être des populations», a fait remarquer Mme Filialtrault, à l’ouverture de cette rencontre de haut niveau sur le dividende démographique et l’autonomisation des femmes et des filles.
Emile DASYLVA