Le Président Macky Sall envisage d’accorder une amnistie générale à Karim Wade et à Khalifa Sall après la présidentielle de 2019, s’il était réélu.
Mais, les proches de ces derniers et le Président Sall ne parlent pas le même langage. Membre du Pds et défenseur de Karim Wade, Me Amadou Sall estime que le Président cherche à les amadouer. « Il pense qu’il peut nous amadouer. Mais nous, nous n’allons pas l’amnistier. Il doit rendre gorge (restituer ce que l’on a pris, ndlr) sur l’affaire Mittal, sur la gestion du pétrole, sur la gestion des mines, la gestion du pays, des marchés. Sur tout ce que nous soupçonnons comme étant de la corruption. Donc, au lieu de dire « je vais amnistier tel ou tel », qu’il s’occupe d’abord de son propre cas. Car on ne va pas l’amnistier, nous », a-t-il confié à nos confrères de Seneweb. Même tonalité chez le chargé de communication du Pds qui pense que son parti ne va pas discuter avec Macky Sall sur ce qui va se passer après les élections. Parce que ? Selon Mayoro Faye, « Macky Sall va dégager après les élections ». Il précise que, pour le moment, ils se consacrent à « la grande offensif pour le départ de Macky Sall ». Interpellé sur la candidature de Karim Wade, Me Sall indique que le Pds reste sur sa position. « Si la candidature de Karim n’est pas acceptée, nous nous opposerons à toute élection », a averti le responsable libéral. Il ajoute qu’ »il n’est pas possible de faire une élection présidentielle en 2019 sans la participation des candidats des deux grands partis (Pds et Ps) » qui ont géré ce pays pendant plus de 50 ans. Les partisans de Khalifa Sall ont pris la balle au rebond et Moussa Taye de confier : « nous n’accordons aucun crédit aux propos de Macky Sall. Cette déclaration est la preuve que c’est lui-même qui est au début et à la fin de ce procès politique. Pour notre part, nous considérons que Khalifa Sall est toujours innocent, et qu’il n’a besoin ni de grâce ni d’amnistie». Conseiller politique de l’ex maire de Dakar, M. Taye estime que cette volonté du chef de l’Etat prouve que c’est lui-même qui est l’instigateur de ce « procès politique ». Mais, précise-t-il: « nous ne souhaitons pas qu’il soit réélu et nous travaillons fermement à son départ du pouvoir. On ne veut pas de grâce ni d’amnistie».