Les travailleurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) exigent des autorités universitaires le paiement de leurs salaires. Ils déplorent le fait qu’ils restent parfois jusqu’au 18 voire trois mois sans percevoir leurs émoluments.
Les employés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ne veulent plus vivre la même situation qu’ils ont vécue le mois dernier, couvrant la période du Grand Magal de Touba. Période pendant laquelle ils sont restés jusqu’au 18 du mois sans voir la couleur de l’argent. Face à ce constat, ils ont tenu, hier, un point de presse. Ce, pour alerter les autorités sur cette situation qui devient de plus en plus récurrente. Non sans exiger le paiement des trois mois d’arriérés de salaires des temporaires communément appelés saisonniers. «Nous avons constaté, le mois dernier, que nous sommes restés jusqu’au 18 octobre pour percevoir nos salaires. Et c’était un mois très critique pour les pères et mères de familles. Parce que c’est un mois qui avait coïncidé avec l’ouverture des classes où il y avait les frais d’inscriptions, les fournitures pour nos enfants qu’il fallait payer. Et cela devient de plus en plus récurrent au niveau de l’Ucad», fait constater Salif Fall, secrétaire général du Syndicat des travailleurs des établissements scolaires et universitaires (Stesu). Il soutient que «certes certains peuvent dire que c’est très tôt de réclamer un salaire parce que nous ne sommes pas encore le 8 du mois c’est-à-dire dans les délais». Mais ils veulent attirer l’attention des autorités en l’occurrence le directeur du Centre des œuvres universitaires, Cheikh Omar Anne, ainsi que celle du ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niang.
Ces travailleurs estiment qu’ils ne peuvent plus travailler et à la fin du mois courir derrière leurs salaires jusqu’à trois semaines voire trois mois pour être payés. Ils signalent qu’au niveau du Coud, il y a deux catégories de personnels. Il y a les travailleurs permanents et les temporaires. Les derniers nommés sont composés de saisonniers et les contractuels. Et à la date, d’hier, ils sont à leur troisième mois sans salaires.
«Qu’on nous paie notre dû. C’est tout ce que nous voulons. Certains vont nous demander qu’est-ce que nous allons faire, si les autorités ne paient pas. C’est très simple. Si nous ne sommes pas payés, on ne va pas travailler c’est tout. Nous donnons un ultimatum jusqu’au 8 novembre. Au-delà, nous allons croiser les bras et fermer le campus social jusqu’à ce qu’on rentre dans nos fonds, parce que nous ne pouvons plus tenir», avertissent-ils.
Ces employés de l’Ucad disent avoir rencontrés hier matin le chef du service administratif. Malheureusement, ce dernier ne leur a fourni aucune garantie quant au paiement de leur salaire. Raison pour laquelle ils ont décidé de prendre leur destin en main.
«A la veille du Magal, les salaires avaient été payés le 25 du mois pour permettre aux travailleurs de la Fonction publique de célébrer leur Magal dans les conditions optimales. Nous, à notre niveau, on n’a rien vu. Dieu seul sait comment nous nous sommes débrouillés avec nos familles dans un mois creux pour aller au Magal», se désole Valir Samb, secrétaire générale du Syndicat autonome des travailleurs de l’Ucad.
Samba BARRY