Malgré toutes les mesures prises cette année par les organisateurs du grand Magal de Touba, les téléphones portables ont été nombreux dans l’enceinte de la mosquée et ses alentours ou encore dans les mausolées des dignitaires mourides.
En effet, que ce soit l’esplanade de la grande mosquée jusqu’à l’entrée du mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba, aux alentours des mausolées, dans les bousculades sur les longues files pour les « Ziars » ca « selfie » partout.
Parfois, le phénomène a même atteint des proportions délirantes. Ainsi, le rond point ‘ Résidence Khadimoul Rassoul’, traditionnel point de repère des égarés du Magal, s’est transformé cette fois-ci en un gigantesque studio de photo à ciel ouvert. Sous un soleil ardent, des jeunes fidèles posent dans tous les sens, en cette matinée du jour du grand Magal. Modou NDIAYE, 26 ans, vient du quartier Gibraltar de Dakar trouvé avec ses amis en train de prendre des selfies dans l’enceinte de la grande mosquée, cet étudiant en anglais est au courant de cette interdiction. Mais doutent même de la pertinence d’une telle « Fatwa ».
« Dans l’enceinte des mausolées, je peux comprendre, mais sur l’esplanade de la grande mosquée, mieux vaut confisquer les téléphones. A mon avis, ce n’est pas tous les jours qu’on vient à Touba. Ce n’est que des photos, on ne s’exhibe pas », a expliqué le jeune homme.
Ibrahima NDIR quant à lui originaire de Diourbel à la sortie du mausolée de feu Serigne Saliou, a tendu son téléphone à un élément de la commission sécurité pour que ce dernier puisse le prendre en photo sur les escaliers. Mais le jeune Baye Fall a refusé, avant lui rappeler la mesure. Très surpris Ibrahima NDIR a lancé « Je n’ai jamais été au courant d’une telle mesure. C’est vous qui venez de m’informer. Mais ce qui est bizarre, peut-être qu’elle s’applique à moi seul, parce que je vois des gens prendre des photos partout ».
Les autres fidèles, à l’image d’Aissatou KEBE, n’ont pas voulu prendre de risque. Elle dit ses raisons : « Je suis venue pour des prières, donc je ne vais pas me donner en spectacle pour des histoires de photo. J’ai même confisqué le téléphone de mes filles, dons pas de selfie à la grande mosquée ».
Les membres du Dahira Moukhadimatoul Khidma sont chargés de veiller à l’application de ces interdits. Mais eux même sont submergés par ce flux immense de fidèles «On fait ce qu’on peut pour dissuader les gens, mais on ne confisque pas de téléphone. C’est une question de bon sens et de comportement. Quand on vous dit que c’est interdit, vous devez vous plier tout simplement. Parce que c’est un ndigel du Khalife explique un membre de ce Dahira.
Avec Vox Populi