Alors que le groupe parlementaire Liberté et Démocratie a refusé de choisir une femme pour remplacer Pape Diop au poste de 8ème vice-président de l’Assemblée, le député Yaye Fatma Diop (Pds Mbacké), à la surprise générale de ses collègues de l’opposition, a adressé une lettre au président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, pour déclarer sa candidature.
Soumise au vote, cette candidature est passée comme lettre à la poste. La députée du Pds sera, en effet, élue 8ème vice-président de l’Assemblée nationale. Un poste qu’occupait l’allié du Pds et leader de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis.
Fatma Diop n’en est pas à son premier accrochage avec ses collègues de la coalition Gagnante/Wattu Senegaal. Leurs relations ont, à plusieurs occasions, pris un coup de froid. Elle a d’ailleurs, à plusieurs reprises, été accusée de vouloir rejoindre le parti au pouvoir. Lors de l’examen du projet de budget du ministère de la Jeunesse, elle avait pris le contrepied de son collègue Cheikh Mbacké Dolly, nouveau président du groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates, qui avait appelé à ne pas voter le projet de budget. «S’il s’agit de faire passer une loi ou un projet de budget d’un ministère, si cela a suffisamment pris en compte les intérêts des populations, il n’y a pas de raison de s’y opposer. Ils (ses camarades, Ndlr) doivent savoir que la politique est maintenant finie, nous sommes des élus du peuple. Nous ne sommes pas venus là pour faire de l’activisme. Il est vrai que c’est le parti (Pds) qui nous a investis, mais c’est la population de Mbacké qui nous a élus. Un pouvoir ne peut pas toujours faire de mauvaises choses. Voilà une vérité qui fait dire à mes frères de parti, que j’ai des intentions de rejoindre le pouvoir», avait indiqué la députée Fatma Diop, qui avait voté le budget du ministre de la jeunesse en désaccord total avec son collègue Cheikh Mbacké Dolly.
Dans le même sillage, la responsable libérale n’avait pas manqué de rappeler sa contribution à la victoire du Pds et ses alliés à Mbacké lors des dernières législatives. Cette contribution, avait-elle déclaré, «leur a valu leurs sièges à l’Assemblée nationale et même la formation du groupe parlementaire Liberté et Démocratie». «Je ne dois rien au Parti démocratique sénégalais parce que je me suis battue pour sa victoire dans notre département. Et pourtant, je n’ai jamais bénéficié d’aucune nomination. Ce sont les populations de Mbacké qui ont porté leur choix sur moi pour que je les représente à l’Hémicycle. Je ne les trahirai jamais. Si je suis convaincue que les populations de Mbacké sont prises en compte dans un projet de budget ou une loi, je n’hésiterai pas à le voter», avait-elle lancé tout de go à ses «frères» de parti.
Magib GAYE