Ça craint pour le niveau du débat à l’Assemblée nationale. Avec l’éviction de Me Madické Niang de la présidence du groupe libéral, le parti de Wade sera certainement handicapé par la non maîtrise de plusieurs questions par l’analphabète en langue française qui préside désormais à la destinée de ce groupe.
Certains libéraux se pincent et n’en croient pas encore à leurs yeux. Le Pds a encore capitulé devant son Maître. Ce parti qui se dit «démocratique» a, en effet, entériné le choix porté par le Pape du Sopi sur Cheikh Bara Doly Mbacké pour prendre les commandes du groupe libéral à l’Assemblée nationale. C’était dans le pipeline, mais on ne les pensait pas capables d’une telle bizarrerie. En effet, le combat que M. Mbacké mène dans la cité religieuse de Bamba vaut-il la peine de faire baisser le niveau à l’hémicycle. Car, M. Mbacké ne semble pas avoir l’étoffe d’un Madické Niang pour tenir la dragée haute à la majorité présidentielle sur des questions techniques qui nécessitent une certaine connaissance de la marche de l’Etat et des dossiers comme l’avocat éjecté pouvait bien le faire. De plus, le nouvel homme fort des libéraux à l’Assemblée ne peut élever le niveau du débat. Cela, à travers une maîtrise des dossiers qui avait poussé son prédécesseur à s’entourer de spécialistes.
Déjà, nous souffle-ton, dans les rangs du Pds, on met en doute les capacités de Cheikh Mbacké Bara Doly Mbacké à piloter le groupe. Un travail qui est une affaire de «sachant ». Car, si dans notre pays, n’importe qui peut prétendre être député, comme par la volonté de ce quelqu’un qui a élu son griot et celui de son épouse «députés», n’importe qui n’a pas les aptitudes intellectuelles pour présider aux destinées du groupe parlementaire de l’opposition. Lequel, dans ce régime présidentiel fort, doit imposer à la majorité la contradiction nécessaire aux choix de gouvernance qui sied pour une jeune démocratie comme la nôtre.
Me Madické Niang gentiment renvoyé dans les cordes, après sa déclaration de candidature interprétée comme un affront et qui a provoqué l’affrontement, Cheikh Bara Doly Mbacké, sans rire, va certainement toucher plus d’oseille que lui, mais ne dispose pas d’arguments pour tenir tête à Aymérou Gningue puisqu’il n’est pas suffisamment armé pour. Cet analphabète en langue française, peu rusé comme son mentor, risque de jouer à la petite souris modeste, admettant ne pas être encore au niveau.
Ainsi, pour forcer vaille que vaille la candidature hypothétique de son fils à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019, Wade semble prêt à tout. Même à dévaluer sa représentation à l’Assemblée pour sauver ce qui lui reste dans le pays mouride. Décidément pleine de farces et attrapes, cette câlinerie envers Touba tombe comme un coup de massue sur la tête des libéraux, mais aussi de tous ces Sénégalais ayant soif d’un débat politique de haute facture à l’hémicycle. Leur inquiétude est d’autant plus vive qu’ils risquent de revoir des spectacles favoris des faibles ou ignorants : la violence.
Seyni DIOP