Madické Niang vient d’être chassé de son poste de président du groupe parlementaire du Pds et ses alliés. C’est demain, vendredi, lors de l’ouverture de la session parlementaire et le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale que la décision du secrétaire général national du Pds prendra effet.
Madické Niang lui-même indique qu’il n’engagera pas un bras de fer avec le président Wade sur quoi que ce soit. Dans une déclaration rendue publique avant-hier, le désormais ex-président du groupe parlementaire accepte l’oukase du Pape du Sopi, manifestant sa volonté de mettre en jeu ses fonctions de président du groupe parlementaire Libéraux et démocrates et «de ne pas s’accrocher à des responsabilités que le président Wade lui a confiées». C’est à croire que les problèmes entre le Pds et ses présidents de groupe parlementaire sont inscrits dans les gènes du parti. En effet, depuis la perte du pouvoir en 2012, le Parti démocratique sénégalais (Pds) connaît toujours des problèmes avec ses hommes de confiance, ses présidents de groupe parlementaire, imposés par Abdoulaye Wade.
En 2012, après les élections législatives qui ont suivi la perte du pouvoir, Modou Diagne Fada est choisi pour être le président du groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates, à l’Assemblée nationale. Mais en 2015, il engage un bras de fer avec le tout puissant secrétaire général du parti, en exigeant la refondation du Pds. En octobre 2015, Fada qui était considéré jusque là comme le fils putatif de Wade, est exclu du Pds par la commission de discipline du parti pour «indiscipline, activité fractionniste et collision avec l’adversaire». Il refuse d’abdiquer, mieux il engage un véritable bras de fer avec Abdoulaye Wade et les députés libéraux. Mais il s’incline finalement et perd logiquement le fauteuil de président du groupe parlementaire. Il est remplacé par Aïda Mbodj.
Mais deux ans après, aux élections législatives de 2017, cette ancienne socialiste, qui a réussi à se hisser à la tête du groupe parlementaire du Pds, se rebelle contre les choix d’Abdoulaye Wade. Elle brigue le suffrage des citoyens en créant sa propre coalition «And Saxal liguéeye». Un choix hasardeux puisqu’Aïda Mbodj n’a obtenu qu’un seul poste de député.
Charles Gaïky DIENE