Les élèves maîtres et les instituteurs adjoints qui sont en formation subissent les contrecoups de la grève des inspecteurs de l’Education.
Ces derniers affirment qu’ils n’ont pas eu suffisamment de temps pour la formation conformément aux normes standard. Ainsi, ils mettent en garde l’Etat qui veut organiser ces examens sans leur implication.
Depuis le mois de mai dernier, les inspecteurs regroupés au sein du Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’éducation du Sénégal (Siens) sont en mouvement d’humeur. Une situation qui n’arrange guère les élèves maîtres et les instituteurs adjoints qui sont en formation dans les différents Crfpe. «Notre mouvement a un impact négatif sur la formation des élèves maîtres qui sont actuellement au nombre de 2 985 élèves répartis dans les sections français et arabe dans les Crfpe du Sénégal. Le quantum horaire est sérieusement touché», confirme le Secrétaire général du Siens, El Cantara Sarr, joint par WalfQuotidien. Idem pour les instituteurs adjoints. Parce que leur formation diplômante a été fortement agressée.
Le patron du Siens met en garde le gouvernement qui, selon lui, est en train de planifier des examens de sortie dont les dates coïncident avec les jours de grève. Ce qui veut dire que les inspecteurs ne participeront pas à cette évaluation. «Nous avons eu échos que le gouvernement est en train de fomenter des stratégies de contournement pour faire de l’habillage afin de tromper l’opinion alors que ces élèves n’ont pas réussi une formation adéquate conformément aux standards. D’ailleurs, les mouvements d’humeur de ces élèves-maîtres, dans les différents Crfpe du Sénégal sont des indicateurs des conséquences désastreuses de la grève des inspecteurs dans ces dits centres. Vouloir occulter cela, c’est vouloir faire de la manipulation. Nous dénonçons cette attitude du gouvernement», rouspète–t–il. «Si les textes qui régissent ces examens ne sont pas respectés, nous allons contester et recourir à l’annulation au niveau des instances habilitées. Nous n’accepterons pas que des éléments soient instrumentalisés pour mettre en place une sorte de situation anormale. La situation normale, c’est que les inspecteurs jouent leur rôle dans les évaluations», recadre El Cantara Sarr.
Le 9ème plan d’action des inspecteurs est structuré autour de quelques jalons. Le premier, c’est le boycott de toutes les activités, ateliers, séances de partage, des réunions et des formations liés aux programmes actuellement en cours aussi bien au niveau central que déconcentré. L’idée, selon El Cantara Sarr, c’est d’envoyer un message fort à l’Etat pour lui signifier que les inspecteurs jouent un rôle central dans le pilotage du système. Le deuxième, c’est la grève totale de trois jours par semaine. El Cantara soutient que cette action aura un impact négatif dans les préparatifs de la rentrée scolaire et dans le déroulement normal de l’année scolaire 2018 2019. Parce que, indique-t-il, le Siens va continuer à dérouler des plans d’actions tant que le gouvernement n’aura pas pris sur lui la responsabilité de poser les conditions d’une sortie de crise. A l’en croire, la rentrée risque d’être hypothéquée, le déroulement de l’année être perturbé par cette crise des inspecteurs.
Le dernier élément, c’est la marche nationale que le Siens va organiser le 28 septembre en compagnie de la Cnts/Fc. Le Siens affirme que le gouvernement devait se garantir le processus de représentativité en consolidant les efforts faits par les syndicats dits représentatifs à l’issue des élections de représentativité.
Mamadou GACKO