Candidate déclarée à la présidentielle de février 2019, Aïssata Tall Sall affirme qu’elle n’est absolument pas satisfaite du bilan de Macky Sall.
Pire, elle a peint en noir le bilan dont se targuent le président et ses militants Apéristes. Dans un entretien accordé à Seneweb, elle souligne qu’au moment où le régime danse et pavoise à Dakar, il y a des gens qui ont encore les pieds dans les inondations dans toutes les banlieues du Sénégal. En plus, après 60 années d’indépendance, la famine menace au Sénégal. «A Podor, à Matam, dans les zones les plus reculées, on en est encore à une période de soudure. Des choses que j’entendais depuis que je suis toute petite et que j’entends toujours», dit-elle. Aïssata Tall Sall affirme que le président Macky Sall nous a beaucoup parlé de l’autosuffisance alimentaire, alors qu’on crie famine, dans la région la plus vouée à l’autosuffisance alimentaire, la région du Fleuve. «De ce point de vue, les objectifs n’ont pas été atteints. Le taux de croissance qu’on est en train de nous chanter, oui il est là. Mais il n’est que chiffre. Il recoupe quelle réalité concrète ? Car dans la banlieue, dans le Sénégal des profondeurs, les gens ne mangent pas à leur faim», souligne la candidate du mouvement Osez l’avenir. «Accéder aux soins de santé est un problème. Aller à l’école est un autre problème. Je pense véritablement qu’il y a beaucoup de choses à faire et à redresser dans ce Sénégal-là», poursuit-elle, ajoutant qu’elle est outillée et déterminée pour cela, et c’est pour cela qu’elle est candidate à cette présidentielle.
D’autre part, s’agissant de la révocation du maire socialiste de Dakar, elle soutient que le président Macky Sall aurait dû attendre que toute la justice se prononce, que les décisions soient définitives pour pouvoir prendre cet arrêté et aller à l’encontre du suffrage universel tel qu’il a été exprimé par les Dakarois qui ont investi Khalifa Sall de leur confiance. «J’ai entendu en lisant le décret de monsieur le Président, qu’il se fonde sur l’article 140, sur les décisions de Justice. Je pense que l’article 140 ne lui a pas suffi. Si cet article seul lui avait suffi, il aurait révoqué Khalifa Sall depuis très longtemps. Il a attendu que la justice se prononce. Mais la justice n’a pas fini de se prononcer. Ce processus est encore en cours. Ses avocats ont fait un pourvoi contre l’arrêt de la Cour d’appel. La loi sur la Cour suprême dit que lorsqu’il y a un pourvoi en cassation intenté contre une décision pénale, cette décision ne s’exécute pas jusqu’à ce que la Cour se prononce», explique la candidate du mouvement Osez l’avenir.
Charles Gaiky DIENE