Les opérations Tabaski n’ont pas satisfait des éleveurs de Podor qui comptaient réaliser des bénéfices. Listant leurs maux, ils disent à qui veut les entendre qu’ils ne veulent plus d’intermédiaire dans leur relation avec les autorités de l’Etat.
(Correspondance) – Les éleveurs du département de Podor sont en colère contre ceux qui jouent les intermédiaires entre eux et les autorités de l’Etat et qui seraient à la base de l’échec de leur opération Tabaski de cette année. Réunis au sein d’une association départementale pour la défense de leurs intérêts, ils soutiennent qu’ils n’ont pu vendre de moutons. Selon eux, cette situation est la conséquence des importations de cheptel. Du coup, ils se retrouvent avec des dettes vis-à-vis des institutions de micro-crédit. «Nous avons ramené des milliers de têtes. Parce que, nous avions trouvé sur place du bétail. Lequel est venu de toute la sous-région. Ce que nous dénonçons vigoureusement», s’offusque Abou Bâ, président de la Maison des éleveurs de la commune de Ndioum. Très remontés de cette situation, ils s’inquiètent du sort que la banque leur réservera dans les jours à venir. Car, soutiennent-ils, ils n’ont aucun moyen pour respecter la date du remboursement.
En outre, les éleveurs ont également exprimé leur vive indignation suite aux intempéries survenues ces derniers jours dans la zone. Ces aléas climatiques avaient emporté un nombre important de leurs bêtes. «On nous a demandé de recenser les dégâts que ces pluies ont causés. Nous avons écrit et envoyé les documents auprès de nos autorités administratives. Mais, à ce jour nous n’avons rien reçu», peste Abou Bâ. Qui rappelle qu’une enveloppe financière avait été dégagée par le président de la République. Cela, insiste-t-il, dans l’optique d’assister les éleveurs du Sénégal. Le hic, c’est que les éleveurs ne connaissent ni le montant encore moins celui qui était chargé de le distribuer. Par ailleurs, ils soutiennent n’avoir mandaté personne auprès du chef de l’Etat comme intermédiaire. «Nous n’avons aucun leader politique. Puisque, notre organisation est apolitique et nous n’en voulons pas», tiennent-ils à préciser. «Les politiciens ne nous considèrent pas et n’ont jamais défendu nos intérêts. Nous ne voulons plus les entendre parler en notre nom», clame-t-il.
Les éleveurs réclament de l’aliment de bétail, en quantité et en qualité, compte tenu de la situation pluviométrique difficile notée ces dernières années. Mieux, ils réclament des vivres de soudure et la transparence dans la distribution de l’aliment de bétail qui sera prochainement acheminé dans les zones de sinistre.
Abou KANE