L’Unis ne croit pas aux concertations initiées par Macky Sall sur le pétrole et le gaz. C’est pourquoi, elle veut en organiser d’autres, courant février 2019, pour amener les candidats à la présidentielle à s’engager de manière claire.
Va-t-on vers une autre concertation sur la gestion du pétrole et du gaz ? Affirmatif, si l’on en croit l’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis). Laquelle n’est pas satisfaite de celle menée par le Président Macky Sall au mois de juin dernier. Cette union demande un consensus populaire fort sur les ressources énergétiques dont dispose le Sénégal. Elle a, à ce titre, invité les partis politiques et les organisations de la société civile à prendre part à ce consensus populaire programmé dans le courant du mois de février 2019. «Il est temps d’appeler à une vraie concertation pour un vrai consensus populaire afin de parler de nos ressources naturelles (pétrole, gaz, or, fer, zircon) et discuter de la part des ménages dans la répartition des revenus desdites ressources», selon Amadou Guèye. Parce que, «ces richesses n’appartiennent pas à l’Etat mais au peuple sénégalais».
En ce qui concerne la répartition des ressources issues du pétrole et du gaz, le président de l’Unis estime qu’il doit y avoir une part qui doit revenir aux familles, une à l’Etat, une autre, également, pour les sociétés étrangères afin qu’il y ait équilibre. D’où l’importance de la tenue de la concertation avec les organisations politiques, les organisations de la société civile pour s’entendre sur un consensus populaire qui sera imposée non seulement au chef de l’Etat, mais à tous les candidats qui s’engagent pour la présidentielle de 2019. «Il faut parler avec tout le monde pour que ce consensus prenne forme, parce que l’enjeu pétrolier et gazier est national», a plaidé Amadou Guèye. Ce dernier en a profité pour exhorter les Sénégalais à s’entendre sur la manière dont ils comptent utiliser ces ressources naturelles pour éviter «la malédiction du pétrole et du gaz».
S’agissant de la concertation nationale initiée par le chef de l’Etat, il précise qu’aucun rapport ni restitution n’est sorti de ce conclave. Ces ressources ont un impact important sur les 100 prochaines années pour le Sénégal. «Leurs estimations tournent autour de 500 000 milliards de dollars d’ici 2100, soit l’équivalent de 6 600 milliards Frs Cfa par an alors que le pays a besoin d’argent pour le financement de l’économie», chiffre le président de l’Unis. Qui pense que les concertations qu’il veut initier «permettront de savoir ce qu’on veut en faire et comment utiliser ces ressources pour le développement du Sénégal». Concernant les fonds issus des ressources énergétiques destinées aux générations futures (40 %), M. Guèye fait savoir que «ce n’est pas une option sérieuse. Ce qui est nécessaire, c’est de mener un vrai consensus populaire pour la gestion des 6 600 milliards Frs Cfa».
Magib GAYE