L’administration des écoles sénégalaises sera bloquée pendant une vingtaine de jours. Et pour cause, le Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale du Sénégal (Siens) déroule son 8e plan d’actions, avec une grève totale du 27 août au 15 septembre, dans les Ia, les Ief et les Crfpe.
Si les enseignants ont profité de la période des grandes vacances pour enterrer la hache de guerre, tel n’est pas le cas pour les inspecteurs de l’Education. Ces derniers ont déroulé à nouveau un autre plan d’actions, le huitième du genre depuis maintenant quatre mois. El Cantara Sarr et ses amis vont paralyser, pendant 20 jours, le système éducatif sénégalais. Le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale du Sénégal (Siens) qui a sorti un communiqué après la rencontre des responsables, souligne que ce mouvement d’humeur démarre le 27 août pour finir le 15 septembre. Ainsi, dans la première semaine, les inspecteurs vont observer une grève totale dans les Ia, Ief et Crfpe : les mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31. Pour ce qui est de la deuxième, ils vont reconduire la même opération. Car ils vont déserter à nouveau les Ia, Iaf et Crfpe, les mardi 04, mercredi 05 et jeudi 06. Enfin, dans la troisième de leur mouvement El Cantara Sarr et ses camarades que dans la semaine du lundi 10 au samedi 15 septembre, ils seront en grève totale dans les Ia, Ief et Crfpe les lundi 10, mardi 11 et mercredi 12.
D’après le secrétaire général du Siens, El Cantara Sarr, les inspecteurs reprochent au gouvernement son attitude qui, à leurs yeux, frise la provocation. C’est pourquoi, ils ont jugé pertinent de poursuivre leur mouvement d’humeur qui va impacter les inspections d’académie (Ia), les inspections de l’Education et de la formation (Ief) et les Centres régionaux de formation pédagogique et éducation (Crfep). Aussi, ils vont croiser le bras en optant pour un gel des activités d’encadrement et de supervision des stages des élèves-maîtres dans les écoles d’application. M. Sarr et ses amis rappellent que ces examens professionnels portent sur la carrière des enseignants et impactent négativement l’engagement du gouvernement vis-à-vis des syndicats d’enseignants. Il soutient aussi que ce blocage des examens impactera négativement le volume de dossiers à traiter par la Fonction publique et les différents intervenants dans la chaine de production des actes administratifs et à terme il impactera le volume financier budgétaire que l’Etat devra mobiliser pour le compte des rappels de validation.
Le Siens fustige aussi le dilatoire du gouvernement qui ne hâte pas le pas pour organiser la plénière afin de discuter des préoccupations des corps de contrôle du secteur. A en croire, El Cantara Sarr, les inspecteurs espèrent qu’avant le terme de leur mouvement, le gouvernement décodera le message. Car, dit-il, ces camarades «n’accepteront pas d’être des agneaux du sacrifice à l’autel de la décrispation». «De manière claire, il s’agit pour nous, que nos préoccupations ne passent pas par pertes et profits. Et il urge que le gouvernement revoit sa méthodologie et la résolution des problèmes de l’éducation en ayant une vision holistique qui intégra de manière évidente la problématique des inspecteurs de l’enseignement», estiment les inspecteurs affiliés au Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’Education nationale du Sénégal (Siens) M. Sarr.
Dans ce même ordre d’idées, le Siens soutient aussi qu’à partir du mercredi 29 août 2019, ils vont boycotter toutes les activités (ateliers, séances de partage, réunions, formations) liées aux projets et programmes actuellement en cours aussi bien au niveau central que déconcentré. C’est pourquoi, il invite les inspecteurs, tous corps confondus, à la mobilisation et au respect strict de ce mot d’ordre. «Dans cette perspective, toutes stratégies de contournement (réaménagement des emplois du temps,…) devront être systématiquement refusées», indiquent les inspecteurs de l’Education. .
Mamadou GACKO