Les grands partis de la Gauche ont décidé de poursuivre leur partenariat avec le candidat Macky Sall pour la prochaine présidentielle.
Les absences des partis politiques historiques comme le Ps, l’Afp, Ld sonnent-elles la fin de la gauche au Sénégal ?
«Le Bureau politique (Bp) du Parti socialiste, élargi aux secrétaires généraux de coordination, aux élus nationaux et aux maires, qui était en séance samedi 28 juillet 2018, a validé, à l’unanimité, la position du Secrétariat exécutif national de porter la candidature du Président Macky Sall à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019». Ce paragraphe, extrait du communiqué sanctionnant la réunion des socialistes tenue, samedi dernier, officialise l’absence des «Verts» de la présidentielle prévue le 24 février prochain. Avant Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, l’Alliance des forces du progrès (Afp) que dirige l’actuel président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, avait fait allégeance à l’actuel président de la République, Macky Sall. Le progressiste en chef, lors du congrès tenu par son parti, avait, sans langue de bois, porté son choix sur Macky Sall. Tout le monde se souvient de sa phrase «Macky douma gueuna goré». Mais lors de cette rencontre avec ses militants, il avait soutenu qu’il ne va pas bénir la candidature de quelqu’un qui est issu des rangs de son parti. Ces actes ont sans doute poussé El Hadji Malick Gakou, le numéro deux du parti, à rompre les amarres avec les progressistes pour créer, avec des caciques de l’Afp comme Mata Sy Diallo et Mamadou Goumbala, sa propre formation politique dénommée Grand parti (Gp). L’ancien ministre du Commerce fait partie, à la date d’aujourd’hui, des premiers à avoir déclaré sa candidature.
Si le scénario se réalise, ce sera une première dans l’histoire politique du Sénégal de voir une élection présidentielle sans un candidat du Parti socialiste, la mère des formations politiques au Sénégal. Le Ps a eu à enfanter beaucoup de partis politiques qui ont joué un rôle déterminant sur l’échiquier politique national. Car des partis comme l’Afp et l’Urd, souvent appelées des faiseurs de roi pour avoir joué un rôle déterminant dans le second tour des précédentes présidentielles, sont nés de ses flancs. Aujourd’hui, l’argument avancé par l’instance suprême du parti, selon lequel «la décision est tirée de la légitimité conférée au Secrétaire général du parti, le camarade Ousmane Tanor Dieng, élu directement par les instances de base et adossée ensuite au mandat donné à la direction du parti de poursuivre le partenariat avec coalition Benno Bokk Yaakaar» ne convainc personne. Parce que cette formation politique, vu son vécu, qui a été aux affaires pendant 50 ans partagés entre Léopold Senghor et Abdou Diouf, ne doit pas louper une telle compétition. Peut-être que le parti de Senghor et Lamine Guèye, après avoir évalué les échecs de son secrétaire général lors des deux précédentes présidentielles, a compris qu’il n’a aucune chance de truster le fauteuil présidentiel. Ousmane Tanor Dieng a, en effet, connu deux revers successifs, en 2007 et 2012, et n’a pas réussi à franchir la barre des 15 % des suffrages valablement exprimés.
L’absence des partis de la Gauche originelle à la prochaine présidentielle, au profit du libéral Macky Sall, entérine la mort de l’idéologie socialiste-marxiste-léniniste à laquelle ces formations se nourrissent de sa sève. Outre, l’Afp et le Ps, les autres partis à l’image du Pit, de l’Urd, Rta-s et la Ld, se sont alignés sur le régime de Macky Sall.
Mamadou GACKO