Une renégociation de la concession de l’autoroute à sens unique. C’est ce que veut opérer le gouvernement qui, selon certaines indiscrétions, envisage, au lieu de se limiter à revoir les tarifs du péage, de revenir sur les termes du contrat le liant à Senac.
Un excès de zèle de l’Apix que le concessionnaire n’entend pas accepter au risque de se laisser rouler sur le péage pavé d’or massif pour lui.
Ce 31 juillet est la date butoir donnée par le ministre en charge des Transports, Abdoulaye Daouda Diallo, pour livrer la baisse des tarifs, sans concession, de l’autoroute à péage. Cela après que le chef de l’Etat a demandé, en Conseil des ministres le 11 juin dernier, au gouvernement d’opérer un coup d’accélérateur sur la renégociation des tarifs du péage de l’axe Patte d’Oie-Aibd. Mais, selon des sources proches du dossier, cela risque de ne pas être possible à cette date, à moins que le gouvernement ne décide d’imposer ses propres tarifs au concessionnaire, la Société d’exploitation de la nouvelle autoroute concédée (Senac). En effet, selon ces gorges profondes, on file tout droit vers une baisse unilatérale des prix du péage. Cela, parce que le concessionnaire avait fait des propositions de baisse à l’Agence nationale de promotion des investissements et des grands travaux (Apix), le 15 mai dernier, mais que, depuis lors, cette dernière n’a pas réagi.
Senac zappé, l’Apix avait créé une commission pour réfléchir sur la baisse sans que le concessionnaire soit contacté ou que ces propositions fassent cas dans ladite entité. Pis, il nous revient que l’Apix veut changer de fusil d’épaule. Maintenant, elle souhaite renégocier tout le contrat, pas seulement les tarifs. Et elle se serait attaché les services d’un certain Barthélemy Faye pour tenter son passage en force sur le péage. Ce que n’entend pas accepter Senac, selon des sources dans cette boîte. «Nous sommes liés à l’Etat du Sénégal par un contrat international. S’il s’agit de renégocier le contrat, la baisse des tarifs incluse, cela va prendre encore des années. Et nous ne pouvons pas être utilisés comme bouc émissaire contre les populations et ce collectif qui exige la baisse des tarifs de l’autoroute», souffle une source qui a préféré garder l’anonymat. Pour cette dernière, l’Etat est dans son droit de demander la renégociation du contrat. Mais, cela risque de prendre beaucoup de temps puisqu’il s’agit d’un contrat international.
Seyni DIOP