CONTRIBUTION
Tel un bonimenteur instable psychologiquement, le symbole atypique de la France-Afrique a occupé deux bonnes pages du journal propagandiste, l’Observateur, pour ne fournir que des balivernes aux pauvres lecteurs, oubliant que son époque d’influence est révolue. Ces lignes truffées de mensonge, dénudées de tout sens, donne la nette impression que cet entretien a été commandité pour restaurer les intérêts français menacés par l’évidente chute du président Macky Sall aux prochaines échéances. M. Bourgi a tiré sur tout ce qui bouge comme à son accoutumé, donnant mine qu’au Sénégal il n’y a pas de personnes ressources capables de renverser le cours des choses, peignant ainsi tout le bilan du président Sall en rose. M. Bourgi a lamentablement montré son insuffisance en analyse objective d’une situation donnée.
Selon M. Bourgi, le président Trump aurait pris exemple sur le programme éducation du président Macky Sall lors d’une rencontre avec les chefs d’Etat africains (même les profanes savent que c’est archi faux). M. Bourgi a surement omis de prendre en compte la dégradation du système éducatif avec des grèves incessantes et le programme qui a fini de montrer ses limites. Dans le même sillage, il a avancé que le président Macron considère le président Macky Sall comme une référence. M. Bourgi a surement oublié, là aussi, l’humiliation qu’a subie ce dernier devant le président Macron en faisant mentir de pauvres enfants sur leur situation dans les salles de classe.
Toujours selon le mercenaire franco-libyen, le président Macky Sall et le président Abdoulaye Wade auraient eu une entrevue et sur la question de savoir s’il est sûr de cette information, M. Bourgi répond par : «Quelque chose me le dit (…) On dit que je suis un homme réseauté, j’ai les oreilles qui traînent». Est-ce sérieux ça !
M. Bourgi a démontré à suffisance qu’il est un menteur et un manipulateur très maladroit et qu’il a oublié qu’il a en face de lui une population aguerrie qui a découvert et désavoué les pratiques de la France Afrique.
Sur la question de la candidature de M. Karim Wade et celle de M. Idrissa Seck, M. Bourgi avance que Karim Wade n’est pas plus sénégalais que français, se basant sur son niveau de wolof parlé et que sur sa foi, soit il est musulman ou il ne l’est pas. Il a surement dû être amnésique pour dire des sottises pareilles, oubliant tous les morts et le pillage de l’Afrique qui logent sur sa conscience. M. Bourgi, en bon successeur de Jacques Foccart, a longtemps évolué dans le massacre de pauvres civils africains, il a été l’instigateur de plusieurs coups d’Etat. Il a aussi participé à la protection de dictateurs africains. Qu’est-ce que cet homme assez peu fréquentable peut bien enseigner à qui que ce soit. Est-il apte à mettre en doute l’africanité ou de remettre en question la foi d’une personne ?
Le Sénégal a certes ses propres réalités, mais cela ne signifie pas que quiconque ne parle pas wolof n’est pas Sénégalais. Si tel était le cas, nos parents halpulars auraient fini de faire leur valise pour rentrer au Mali. Le Sénégal compte parmi ses fils, des gens qui ont honoré le pays et hisser le drapeau national partout dans le monde au plus haut niveau, bien que ne maîtrisant pas tellement la langue wolof. Contrairement à vous qui êtes sénégalais le matin et français le soir, qui avez participé considérablement au retard de l’Afrique. Et à sa situation désastreuse.
S’agissant de M. Idrissa Seck, lui demander d’aller rejoindre Macky Sall parce qu’il perdrait s’il se présentait aux prochaines élections, c’est insulter l’intelligence et l’espoir que des millions de Sénégalais qui vivent au quotidien la mal gouvernance, la gestion familiale du pouvoir, le manque d’eau, la dégradation du pouvoir d’achat, le chômage des jeunes, les détournements de deniers publics à répétition et en toute impunité…, nourrissent en cet homme pour un changement de leur vécu, pour la restauration de la démocratie et des valeurs..
Néanmoins, vous méritez des applaudissements pour nous avoir révélé que le président Macky Sall vous a envoyé comme émissaire auprès du président français Nicolas Sarkozy pour lui demander une faveur et que, quelques jours après son élection, il est allé en France encaisser 260 millions d’euros, soit plus de 170 milliards de francs Cfa. Cette information est d’autant plus grave que l’est votre tentative de diabolisation de potentiels candidats à la présidentielle de 2019 tels que Idrissa Seck, Karim Wade et Khalifa A. Sall. La question que l’on se pose, c’est pour quel motif cet argent a été remis au président Sall et comment a été dépensée cette faramineuse somme.
A 73 ans, M. Bourgi est toujours en service commandé, cette fois-ci au solde de son Excellence M. Macky Sall (comme disait le mercenaire français Bob Denard, «un mercenaire ne prend jamais de retraite») mais c’est sans tenir compte de la maturité des Sénégalais et de leur capacité de discernement de l’objectif et de l’intuition.
Cheikh Ibrahima DIOP
Responsable politique à Rewmi