Suite à la décision de la Cour de Justice de la Cedeao qui donne raison au maire de Dakar,
la Plateforme avenir Senegaal bi ñu Bëgg affirme que le maintien de Khalifa Sall en prison n’est plus judicieux. Ce mouvement politique estime que ce verdict devrait offrir au pouvoir actuel une opportunité pour se ressaisir et stopper sa fuite en avant qui mène irrémédiablement vers un cul-de-sac politico-judiciaire.
Depuis que la Cour de Justice de la Cedeao a rendu son verdict en faveur du Maire de Dakar dans l’affaire l’opposant à l’Etat du Sénégal, les réactions se succèdent pour que «justice» soit rendue à Khalifa Sall. Après la réaction de certains partis de l’opposition, c’est au tour du mouvement politique, la Plateforme avenir Senegaal ni ñu Bëgg d’exiger la libération, sans délai, de Khalifa Sall. Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades, soutiennent, dans une déclaration rendue publique, qu’aucune règle de droit ne peut plus le maintenir dans les liens de la détention. «Il est indiscutable qu’une procédure judiciaire entachée d’irrégularités, à charge à souhait parce que politiquement orientée, ne conduit qu’à une décision de justice illégitime et arbitraire. C’est pourquoi, profondément heurtée par la négation systématique des principes qui fondent l’Etat de Droit ainsi que le non-respect, par le pouvoir en place, de ses obligations nationales et internationales, la Plateforme avenir Senegaal bi ñu Bëgg demande au président de la République de mettre un terme à cette parodie de justice, pour sauver la crédibilité de l’une de nos plus prestigieuses institutions qui se retrouve, aujourd’hui, abimée par l’excès d’instrumentalisation politico-politicienne et clientéliste», indique ce mouvement politique. Qui exhorte Macky Sall à réagir, en libérant le Maire de Dakar.
En outre, la Plateforme avenir Senegaal bi ñu Bëgg affirme que la décision rendue par cette instance communautaire, est «un cinglant camouflet juridique infligé à l’Etat du Sénégal. Dire que cette Cour de Justice doit, sans conteste, sa brillance, à un indéniable engagement panafricain de dignes fils de notre pays. Quelle grotesque humiliation pour le Sénégal !».
Aussi, Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades estiment que le président de la République doit «s’affranchir de ses berlues politiciennes pour rentrer dans l’Histoire en libérant d’un emprisonnement manifestement politique, un homme dont le seul tort est de s’être obstiné à préserver ses positions et postures politiques hors de la coterie et des courtisaneries de Benno bokk yaakaar». Réaffirmant son profond attachement à la gestion vertueuse des ressources publiques et à la lutte farouche contre la corruption, la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu Bëgg rappelle que celle-ci «ne doit en aucun cas être politiquement orientée ni sortir des principes sacro-saints de la Justice et du Droit». C’est pourquoi, elle dénonce «la banalisation de pratiques antidémocratiques consistant à protéger des partisans, clients, courtisans et autres thuriféraires, même épinglés par l’Ofnac, l’Igf, l’Ige ou la Cour des Comptes pour des actes de corruption avérés, tandis que des opposants et citoyens lambda sont systématiquement traqués et embastillés, quand bien même leur culpabilité ne serait que supposée».
Par ailleurs, la Plateforme avenir Senegaal bi ñu Bëgg rappelle à tous les acteurs politiques du Sénégal cette sagesse africaine qui dit que «le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits». En fait, ce mouvement politique demande au chef de l’Etat de poser, dès maintenant, des actes forts pour bannir l’injustice et l’arbitraire en faisant libérer le Député maire de Dakar et invite les acteurs du système judiciaire à ne jamais oublier que «l’arbitraire est une arme à si grand nombre de tranchants que ceux qui le tiennent s’y couperont éternellement les doigts».
Faut-il le rappeler, le 29 Juin 2018, sur la plainte dont elle a été saisie par les avocats de Khalifa Sall, la Cour de la Cedeao a jugé que son droit à l’assistance d’un Conseil, à la présomption d’innocence et à un procès équitable ont été violés. Elle a, en outre, affirmé que la détention du Maire de Dakar est arbitraire, depuis la proclamation des résultats de l’élection législative jusqu’à la levée de son immunité parlementaire.
Mamadou GACKO