En composant sa liste de 23 joueurs pour ce mondial 2018, Aliou Cissé a laissé en rade des joueurs comme Stéphane Badji, Henri Saivet et Crépin Diatta.
Des milieux relayeurs qui excellent dans la production de jeu dont leur ombre plane sur les prestations de l’équipe.
(Moscou, envoyé spécial). Bien qu’étant un excellent joueur de dimension internationale, Sadio Mané peine toujours a exprimé la plénitude de son talent avec l’équipe nationale du Sénégal. Ce constat a été plus flagrant lors des deux premiers matches des «Lions» dans ce Mondial 2018. Que ce soit contre la Pologne (2-1) comme contre le Japon (2-2), le capitaine des «Lions» n’a pas encore répondu aux attentes.
Au contraire, le sociétaire de Liverpool s’est plus fait distinguer par des errements dans l’entrejeu et au front de l’attaque sénégalaise. Il est toutefois dédouané par des techniciens qui mettent à l’index sa mauvaise utilisation par le coach Aliou Cissé. «Sadio Mané est un joueur de percussion qui excelle plus dans la finition. Il est loin d’être un pourvoyeur de balles», a relevé Cheikh Sidy Bâ. «A titre d’exemple, à Liverpool, il est entouré de pourvoyeurs de balles qui lui permettent de marquer des buts. Mais tel n’est pas le cas en équipe nationale où il est souvent positionné comme meneur de jeu», se désole l’ancien défenseur central des «Lions».
Est-ce alors le moment de regretter la non sélection des milieux de terrain de la trempe de Stéphane Badji, Crépin Diatta et d’Henri Saivet ? En analysant le rendement très moyen d’Alfred Ndiaye, d’Idrissa Gana Guèye et de Pape Alioune Ndiaye, on peut répondre à cette préoccupation par l’affirmative. Parce que ces trois joueurs ont fini de démontrer, que ce soit en équipe nationale ou dans leur club respectif, qu’ils sont de véritables tauliers.
Sociétaire de Keyshéri Sport de la Ligue 1 turque, Stéphane Badji s’est bien illustré la saison écoulée en marquant trois buts et en délivrant sept (7) passes décisives. Ceci, en 34 matches joués. Un rendement presque identique rendu par Crépin Diatta, qui a terminé comme meilleur espoir du football belge. En prime, il a brandi le titre de champion de la Super League. De son côté, Henri Saivet a fini de démontrer qu’il peut servir de meneur de jeu à l’équipe nationale du Sénégal. Pour preuve, lors de la Can 2017, au Gabon, sur les 6 buts inscrits par les «Lions», il a en marqué un et délivré deux passes décisives.
Comment Aliou Cissé s’est-il privé de tels milieux relayeurs qui savent bien utiliser les intervalles pour ne convoquer que des milieux défensifs, Cheikh Ndoye, Alfred Ndiaye, qui sont loin d’avoir des qualités technique et tactique qui s’imposent aux pourvoyeurs de balles pour les attaquants ? En tout cas, à la lecture du jeu jusque-là produit par son équipe, cela semble être le moment de regretter l’absence de ces trois joueurs dans cette équipe nationale du Sénégal.
Nicolas SONKO