L’Allemagne doit une fière chandelle à Toni Kroos. Buteur in extremis face à la Suède samedi, à la dernière seconde du temps additionnel, le milieu de terrain du Real Madrid a incarné le football qui gagne.
Et à la fin, c’est le Real qui gagne. Ou l’Allemagne. Ou les deux. Avec Toni Kroos, on ne sait plus. Toujours est-il que le milieu de terrain de la Mannschaft a la chance d’appartenir à deux des plus grandes machines à gagner de ces dernières années, si ce n’est les deux plus grandes. Alors, quand on y repense, son coup franc de la 95e minute face à la Suède est presque une normalité pour lui. On rappelle l’importance considérable de ce coup de génie: à 1-1, la Mexique et la Suède pouvaient s’accorder sur un nul pour se qualifier tous les deux, et ainsi éliminer l’Allemagne. A 2-1 pour elle, la Mannschaft a désormais toutes les chances de jouer même la première place, en battant la Corée du Sud tout en espérant que le Mexique ne s’impose pas face à la Suède.
“C’était probablement la dernière chance du match, rappelle Marco Reus, sans prendre trop de risque, sur le site de la Fifa. Il l’a mise parfaitement, avec le bon effet vers la lucarne. Après, c’était une pure extase. On est allés la chercher.” Reus, auteur de l’égalisation en début de première période, est aussi celui qui a décalé Kroos pour ce coup franc indirect joué à deux, sur la gauche de la surface suédoise. Face à la presse, Kroos est sorti des sentiers battus, assumant ensuite son statut de leader pour remettre quelques personnes en place au pays.
L’hommage de Löw
“J’ai le sentiment que beaucoup de gens auraient été contents en Allemagne, si on avait été éliminés, a ainsi déclaré à chaud le champion du monde (des nations) et triple champion d’Europe (des clubs) en titre. Mais on ne nous met pas si facilement à la rue. Le but de la Suède est pour moi, O.K., j’assume ma responsabilité. Mais j’ai fait ce qu’il fallait à la fin, non ? Quand on touche le ballon 400 fois par match, c’est normal de le perdre quelquefois. Il fallait du cran pour revenir et jouer comme on l’a fait en seconde période. Mais ça, personne ne le voit. On aurait mérité de marquer ce deuxième but plus tôt.”
Joachim Löw a également rendu hommage à son lieutenant, effectivement un homme de base du jeu de possession et de percussion de la Mannschaft, jamais démenti depuis de nombreuses années: “Je suis très heureux pour lui. Il a été malheureusement impliqué sur ce but suédois, mais il s’est très bien rattrapé. A la mi-temps, je leur ai dit de ne pas paniquer, de ne pas essayer de jouer long, mais de continuer en passes courtes et d’aller vite sur les ailes pour être incisifs.” Kroos, une énième fois, a été le dépositaire parfait de ces consignes. Ce n’est évidemment pas un hasard si Löw ne l’avait pas enlevé de son 11 de départ, contrairement à Mesut Özil ou Sami Khedira, tous les deux poussés sur le banc.
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