La question préalable et la motion préjudicielle introduite par le président du groupe parlementaire de l’opposition n’y feront rien.
Le projet de loi portant modification du code électoral, malgré les griefs émis par les députés de l’opposition et ceux des non-inscrits, est passé comme lettre à la poste.
Et de deux pour le Président Macky Sall et sa majorité. Malgré le rejet des élus du groupe parlementaire «Liberté et démocratie» et ceux des non-inscrits, le projet de loi portant modification du Code électoral avec ses 7 amendements qui est passé hier en procédure d’urgence a été adopté. Comme en commission technique, l’opposition a encore formulé des manquements quant à l’applicabilité de cette loi. Ils tournent autour du contrôle qualitatif et quantitatif des candidatures, de la mise à l’écart de potentiels adversaire, l’interdiction de collecter des parrains dans les cantonnements militaires et paramilitaires, la vérification de la conformité des signatures par le Conseil constitutionnel entre autres griefs.
Avant même que le débat général ne s’ouvre Me Madické Niang, président du Groupe parlementaire «Liberté et démocratie», avait introduit une question préalable demandant l’ajournement des débats. Il avait émis un certain nombre de griefs parmi lesquels la violation de la loi constitutionnelle. Mais c’était sans compter avec le président de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, Seydou Diouf, et son rapporteur qui ont manifesté leur opposition. Ils seront suivis dans leurs démarches par le ministre Aly Ngouille Ndiaye qui précise que Me Madické Niang s’est trompé de démarche. Quelques minutes après l’ouverture des débats, Me Madické Niang revient encore à la charge pour introduire une motion préjudicielle demandant l’ajournement des débats pour résoudre un problème d’ordre juridique dans le texte soumis aux élus du peuple. Là encore, comme s’ils s’étaient passés le mot, le président de la Commission des lois et le ministre de l’Intérieur qui défendaient ledit projet de loi ont appelé à poursuivre les débats sous prétexte que la «question soumise par Me Madické Niang est dépassée». Cette demande ne va pas prospérer.
Néanmoins, dans la discussion générale, les députés de l’opposition ont essayé tant bien que mal d’exposer les manquements de cette loi. Député du Groupe des non-inscrits, Déthié Fall a frontalement attaqué l’organisateur des élections, Aly Ngouille Ndiaye. Il a, à ce titre, appelé la nomination d’une «personnalité neutre, consensuelle pour l’organisation des élections». S’agissant du boycott des forces de l’opposition sur les concertations de la Commission Ad Hoc, il souligne : «L’opposition ne peut pas perdre son temps avec quelqu’un (Macky Sall, Ndlr) qui ne respecte pas sa parole». Non sans préciser qu’il s’agit d’une «loi anti constitutionnelle avec Macky qui veut avoir une mainmise sur les 84500 voix de l’opposition». Quant au député Aïssatou Sabara, elle a émis un certain nombre de questions sur la pertinence de cette loi portant sur le parrainage. Il en est de même pour les députés Moustapha Diop et Yaye Mané Albis qui ont déploré l’absence de communication dans ce parrainage. Ils ont également dénoncé le parti pris du ministre Aly Ngouille Ndiaye qui, à les entendre, «avait affiché sa volonté de travailler pour la réélection du président Macky Sall».