Mareyeurs et pêcheurs du quai de pêche de Yarakh sont descendus hier dans la rue pour exprimer leur mécontentement contre
l’arrêté 012336 du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime portant interdiction de pêche nocturne aux embarcations de pêche artisanale de Hann à Cap-skiring. Ils ont bloqué la circulation à hauteur de Capa-Yarakh avec des pierres pour ensuite brûler des pneus sur ce tronçon routier. Une situation qui a causé un embouteillage monstre sur cet axe routier très prisé par les gros porteurs qui transportent des conteneurs.
Saisis, les gendarmes de la brigade de Hann ont eu du mal à calmer les ardeurs des manifestants qui ne cessaient de crier leur amertume face à cette décision qu’ils considèrent comme «impopulaire».
Dans un premier temps, les manifestants qui arboraient des brassards rouges, avaient tenté de jeter des projectiles en direction des voitures qui étaient près de la voie de ferrée. Mais, les manifestants ont été stoppés par leurs dirigeants qui les ont sommés de ne pas jeter de projectiles et pierres sur les voitures, y compris sur celle voiture du Commandant de Brigade de Gendarmerie de Hann. Par la suite, le Commandant de Brigade, accompagné de son adjoint, ont négocie presque pendant 30 minutes avec les manifestants pour que ces derniers reviennent à de meilleurs sentiments. Ce qui a permis aux pêcheurs et mareyeurs de faire marche arrière pour rejoindre le quai de pêche avant de faire une déclaration pour mettre en garde les autorités étatiques dont le ministre Oumar Guèye.
Mohamed Ngom, un des manifestants avertit : «Nous disons au ministre Oumar Guèye que nous sommes contre cette décision. S’il faut se battre et mourir, nous le ferons». Et Babacar Mbaye, le président des mareyeurs du quai de pêche d’ajouter : «Nous demandons au ministre de revoir cette décision. Car, elle est impopulaire parce que n’arrange pas les acteurs de la pêche qui sont prêts à tout pour sauver leur outil de travail».
Sur les raisons de leur opposition à la mise en applicabilité de l’arrêté, Babacar Mbaye soutient que le Président Sall ne peut pas parler de Plan Sénégal émergent et qu’on cherche à les empêcher de travailler pour la matérialisation de cette vision. «Aujourd’hui, des emplois sont menacés avec les camions qui sont stationnés depuis quelques jours par défaut d’autorisation du vétérinaire qui refuse de leur signer les autorisations. De plus, si on interdit la pêche de nuit, on risque de créer des problèmes entre eux et nous mareyeurs. On ne pourra plus travailler. Car, la pêche est une chaîne».
Ces acteurs de la pêche, très remontés contre cette décision ministérielle, menacent de durcir le ton si l’Etat ne rectifie pas le tir. «Nous sommes prêts à tout pour sauver notre outil de travail. Et ça, nous le disons au chef de l’Etat pour qu’il recadre son ministre. Sans quoi, nous allons lutter jusqu’à avoir une satisfaction totale. Nous n’excluons pas de faire un vote-sanction contre Macky Sall si son régime continue de fragiliser les pêcheurs», menace Ablaye Diop, un autre pêcheur.
Théodore SEMEDO