Les camionneurs de Ziguinchor ne décolèrent pas.
Comme l’Etat est resté jusque-là muet devant leur cri de détresse, ils ont décidé de suivre les pas des étudiants en battant le macadam.
Correspondance : La campagne d’anacarde est en train de virer au désastre pour les camionneurs à Ziguinchor. Après une première sortie malheureusement infructueuse, ils ont réédité leur mobilisation pour donner une idée de leur engagement dans le combat pour amener le gouvernement à casser l’exclusivité accordée à la voie maritime dans le transport des noix d’acajou. Ce problème est d’ailleurs la cause de la levée de boucliers des camionneurs de Ziguinchor.
Hier, ils ont encore une fois élevé la voix pour cette fois-ci, menacer d’occuper la rue. Il s’agit de la prochaine étape du plan d’action de ces centaines de personnes qui s’activent dans le transport de ce produit devenu «l’or du sud». Car, les camionneurs ont l’impression d’être méprisés. «Nous avons fait une sortie pour manifester notre courroux devant la mesure qui nous met à l’écart dans le transport de noix d’acajou. Mais, c’est comme si on avait crié dans le vide», déplore Assane Mbaye qui décrit la situation difficile dans laquelle ils sont plongés, lui et ses camarades. Aujourd’hui, la marche semble être l’alternative qui s’impose aux camionneurs. «Comme dans ce pays, il faut crier fort, marcher et faire du bruit pour se faire respecter, nous allons suivre cette voix», menace Assane Mbaye. Les camionneurs veulent donc s’inspirer de l’exemple des étudiants pour faire reculer l’Etat. Il ne faut donc pas être surpris de les voir occuper la rue dans les prochains jours. Ces derniers ont fait la promesse au cours d’un face-à-face avec la presse régionale.
C’est donc des hommes engagés qui feront face aux autorités pour amener celles-ci à prendre en charge cette question du transport des noix d’acajou, à l’origine des manquements notés dans la campagne de commercialisation et de la colère des camionneurs dans la capitale du sud.
Mamadou Papo MANE