L’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis a été mise sens dessous dessus, le 15 mai dernier, par les étudiants qui manifestaient
après le meurtre de l’étudiant Fallou Sène, par les forces de l’ordre. Des actes de vandalisme qui ont entrainé le saccage total et «inacceptable» des services du rectorat, de l’agence comptable, du Centre régional des œuvres universitaires, de l’Ufr Lettres et Sciences humaines entre autres. Devant ces importants dégâts, aucune autorité n’a daigné faire le déplacement pour les constater. Une attitude qui frustre le Saes national. Le Bureau national élargi aux autres universités du Sénégal de ce syndicat qui s’est rendu sur les lieux, a déploré, dans un communiqué rendu public, «l’absence de visite de l’UGB par les autorités étatiques pour constater l’ampleur des dégâts». Toutefois, après avoir écouté le compte rendu de la coordination du campus de l’Ugb sur le déroulement des évènements, le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), Malick Fall et ses camarades, ont pu constater sur le terrain, «l’usage disproportionné de la violence aveugle par les forces de l’ordre qui sont allées au-delà du maintien de l’ordre face aux étudiants, ce qui a conduit à la mort tragique de Mohamed Fallou Sène». Il a aussi été relevé la violation de la loi 94-79 relative aux libertés et franchises universitaires par la réquisition des forces de l’ordre à titre préventif sans avis préalable de l’Assemblée de l’Université. Ainsi, le Bureau national élargi «condamne sans réserve toute forme de violence et de destruction, d’où qu’elle vienne, dans l’espace universitaire ; les retards récurrents dans les paiements des bourses dus aux étudiants et la massification incontrôlée et l’insuffisance des ressources allouées aux universités pour leur fonctionnement».
Le Saes rappelle aux autorités l’impérieuse nécessité du respect de la loi 94-79 relative aux libertés et franchises universitaires et exige que toute la lumière soit faite sur la mort de l’étudiant Mohamed Fallou Sène et les saccages des services de l’Ugb afin que le droit soit dit. En outre, Malick Fall et ses camarades tiennent à informer l’opinion publique nationale et internationale que, malgré la bonne volonté du Saes et les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour revenir à un calendrier universitaire normal, le non-respect par le Gouvernement de ses engagements vis-à-vis des étudiants et des enseignants est de nature à compromettre la stabilité du sous-secteur de l’Enseignement supérieur. Le Saes réitère sa disponibilité et son ouverture pour un dénouement heureux de cette crise.
Mamadou GACKO