Dans son premier avis trimestriel 2018, la Commission de protection des données personnelles affirme avoir saisi le procureur pour punir les auteurs de vidéos à caractère pornographique.
Le premier avis trimestriel de la Commission de protection des données personnelles (CDP) pour l’année 2018 vient d’être publié. Plusieurs sujets y sont mentionnés parmi lesquels la pédopornographie et la cybercriminalité. En ce qui concerne la pornographie, la CDP s’intéresse à la diffusion d’une vidéo à caractère pédopornographique sur les réseaux sociaux, Facebook et WhatsApp notamment. La structure chargée de protéger les données personnelles des Sénégalais assimile la vidéo à de la pédopornographie. Pour la CDP, la vidéo incriminée, «particulièrement choquante, est une violation flagrante et grave des dispositions» du Code pénal. A ce titre, la CDP affirme avoir saisi le procureur de la République «afin que de telles pratiques soient découragées et punies».
Le premier avis trimestriel de la CDP décèle aussi des agissements cybercriminels. Et là, la victime n’est rien d’autre que le ministre de l’Elevage. Des hackeurs ont profité des technologies pour créer un faux profil Facebook du ministre de l’Elevage en usurpant son identité. «En raison des risques éventuels que peuvent engendrer de tels agissements, la CDP a transmis une plainte à la Division spéciale de cybersécurité», précise la CDP dans son avis. La Division spéciale de cybersécurité a été saisie par la CDP sur un dossier relatif à une affaire d’extorsion et de cyber chantage.
Par ailleurs, au cours du premier trimestre 2018, la CDP indique avoir accueilli 16 structures. Ces dernières étaient venues s’imprégner de la législation sur les données à caractère personnel.
La CDP a traité 53 dossiers, dont 35 déclarations et 18 demandes d’autorisation. A l’issue des trois sessions plénières tenues à la CDP, 35 récépissés de déclaration et 17 autorisations ont été émis. La Commission a, en outre, envoyé deux demandes d’explication, reçu trois demandes d’avis, et émis des appels à déclaration. Cinq plaintes ont été enregistrées par la Cdp. L’examen des dossiers soumis à la CDP a permis de constater des manquements, dont les plus récurrents sont ceux constatés sur les formulaires ayant trait aux dossiers médicaux et à la vidéosurveillance. Plusieurs structures à l’image de Global Money Network3, Entreprise Maminet Technologies, Helio Media, Cabinet Fiducia, ABB Technologies, Banque de Dakar, Wafa assurance, Philip Morris Manufacturing Sénégal ou Terminaux Vraquiers du Sénégal ont été appelées à déclarer leurs fichiers et bases de données.
Baba MBALLO