Du nouveau dans l’affaire de la démolition des maisons de la cité Tobago.
Les victimes relogées par le président Macky Sall, après la démolition de leurs maisons, ont été délogées hier par l’Armée.
Le scandale avait fait les choux gras de la presse : des villas de la Cité Tobago, construites jusque dans le périmètre sécuritaire de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Après plusieurs licenciements de hauts cadres de l’administration, l’Etat avait décidé de raser toutes les habitations construites dans la cité pour irrégularité. Constituées en collectif, les 336 victimes avaient réclamé une indemnisation. Les victimes ont été ainsi reçues par le Chef de l’Etat qui a décidé de les reloger, en leur affectant 11 hectares se trouvant dans deux sites. Un premier site de 6 hectares localisé à Ngor et un autre de 5 hectares situé à Yoff, sur la route de l’aéroport. Plus d’une centaine d’entre eux ont reçu leurs attestations d’attribution de parcelles. Heureux, certains d’entre eux avaient déjà commencé leur construction, mais cette joie sera de courte durée. Frustrations, amertume et, pour finir, une amère déception, rongent les victimes de la Cité Tobago, et pour cause. Il nous revient de sources dignes de foi qu’ils ont été délogés hier de leurs maisons et dépossédés de leurs terres par l’Armée. Alors que, confie notre interlocuteur, «nous avons tous nos baux et attestations d’attribution de terrains de substitution dûment reçus des mains du Président de la République ». « Certains d’entre nous ont déjà commencé les travaux de terrassement, mais nous avons été stoppés net par l’Armée, au motif qu’elle a reçu des instructions d’en haut, notamment de la présidence de la République, pour faire arrêter tous les travaux ». La même source ajoute : « L’armée ne nous a pas même présenté un papier prouvant qu’elle a reçu des ordres de la présidence ». « Elle nous ont trouvé sur place à Ngor, puis à Yoff, pour nous sommer de cesser tous les travaux. L’irréparable allait se produire parce que les victimes étaient prêtes à en découdre avec l’Armée », renseigne notre source. Les victimes de la Cité Tobago lancent ainsi un appel pressant au Président de la République pour résoudre ce problème. Lequel, si l’on y prend garde, peut aboutir à des conséquences dramatiques. Car les victimes n’excluent aucune radicalisation, même au prix de leur sang.
Rewmi