Il est pour la retraite à 65 ans pour les médecins et les enseignants du supérieur. Mais le chef de l’Etat est catégorique : selon lui, il n’est pas question de généraliser la mesure à tous les fonctionnaires.
Le président de la République ne veut pas accorder la retraite à 65 ans à tous les fonctionnaires. «L’emploi des jeunes est une haute priorité. Nous avons, depuis 2012, créé en emploi net plus de 411 mille répertoriés compte non tenu des emplois non salariés qu’on ne peut pas maitriser et des emplois agricoles. Et pour l’année 2018, nous attendons au moins 75 mille emplois voire 80 mille. Mais si tout le monde demande la retraite à 65 ans, comment nous allons donner des emplois aux jeunes, voilà le problème aussi», dit-il. «Chacun veut aller à 65 ans et même à cet âge on veut encore prolonger. Il faut travailler ensemble pour tempérer cette volonté d’aller à 65 ans. Nous l’avons accepté pour les médecins et cela se justifie parce qu’ils font des études très longues et ils arrivent tardivement dans la fonction publique. Et l’Etat à intérêt à les retenir et même si vous les faites partir à 65 ans, ils iront dans le privé. L’enseignant du supérieur, c’est logique. Mais, on ne peut pas généraliser la retraite à 65 ans. Ce n’est pas raisonnable», poursuit le Président Macky Sall. Qui rappelle qu’il faut que l’Etat soit là pour tout le monde et non pas seulement pour les salariés.
Macky Sall rappelle que les fonctionnaires ne font que 150 mille, soit 1 % de la population. «Les 99 %, il faut s’en occuper aussi. Si nous avons des ambitions communes, nous pouvons nous entendre. Mais si ce n’est pas possible, ce n’est pas possible et la grève ne nous fera pas plier. Nous sommes en train de faire des efforts mais il faut que le cadrage budgétaire soit respecté parce qu’on ne peut pas vivre des choses qu’on n’a pas», martèle encore Macky Sall.
Toutefois, après la suspension du mot d’ordre de grève des enseignants et le sauvetage in extremis de l’année scolaire, le président de la République appelle les organisations syndicales à dépasser leur égo. «On doit dépasser les crises qui sont le plus souvent des crises d’égo qu’autre chose», déclare le président de la République.
D’autre part, Macky Sall donne des assurances qu’il ne va pas laisser tomber la Société africaine de raffinage (Sar). «En ce qui concerne la Sar, il n’y a pas de repreneur, il y a un nouvel actionnaire à hauteur de 34 % qui est Loacfrique qui a racheté les actions de Bin Laden. L’Etat du Sénégal reste majoritaire au moment où je vous parle à 46 % avec Total, 6 %, etc», explique le chef de l’Etat qui indique que, sans le soutien de l’Etat, la Sar allait disparaître. «Elle ne ferait pas un jour, que cela soit clair. Si l’Etat lève son pied, la Sar disparaît dans la minute qui suit, et avec elle, ses employés», soutient-il, appelant les gens à revenir à la raison et rendre à César ce qui appartient à César. «C’est notre devoir de le faire parce que la Sar est dans un secteur stratégique et nous avons acquis un métier de raffinage depuis 1963. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, nous avons du pétrole et du gaz. Ce n’est pas le moment de faire disparaître la Sar et elle ne disparaîtra pas. Ce n’est pas le moment de faire disparaître la Sar», conclut Macky Sall.
Charles Gaïky DIENE