La garde à vue de l’homme d’affaires Vincent Bolloré a été prolongée, a appris l’AFP ce mercredi 25 avril.
Le milliardaire est entendu par la justice depuis mardi sur les soupçons de corruption entourant l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’ouest par son groupe, notamment au Togo et en Guinée. Ces concessions auraient pu être attribuées par l’intermédiaire de son agence de communication Havas.
Les juges d’instruction tentent de savoir si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
En 2010, l’agence Havas approche Alpha Condé, alors candidat à la présidentielle en Guinée. La filiale du groupe Bolloré lui propose des services à des prix défiants toute concurrence. Un parfait « kit » d’influence pour une campagne électorale. Une fois élu, le dirigeant africain octroie de gré à gré sans appel d’offres le port de Conakry à Vincent Bolloré.
Pour le port de Lomé au Togo, le schéma est quasiment identique. Havas s’est occupé de la communication de Faure Gnassingbé, candidat à la présidence de son pays, lui aussi.
Outre l’industriel et milliardaire de 66 ans, deux cadres de son groupe sont aussi entendus depuis mardi dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre : le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré.
Dans un communiqué, le groupe Bolloré a « formellement » démenti mardi avoir commis des irrégularités en Afrique. La tentative de trouver un tel lien révèle une méconnaissance lourde de ce secteur industriel, insiste le groupe Bolloré.
RFI