Malgré la demande du Khalife général des Tidianes, la base des syndicats d’enseignants qui composent le G6 a refusé de surseoir au plan d’actions.
Les différentes sections qui ont tenu leur assemblée générale, hier, ont demandé la poursuite de la lutte. D’ailleurs, le G6 tient sa marche aujourd’hui, à Ziguinchor.
Après leur rencontre avec le Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, qui leur avait demandé de surseoir à leur mot d’ordre de grève, les leaders des syndicats d’enseignants les plus représentatifs avaient différé leur réponse. Ils avaient demandé au guide religieux de leur donner le temps de retourner à la base, parce que c’est elle qui décide. Et ce n’est pas demain la veille que les enseignants vont arrêter le déroulement de leur plan d’actions qui est aujourd’hui à sa sixième étape. Ces syndicats regroupés dans le G6 en décident ainsi, après les propositions du chef de l’Etat qui a pris la décision de passer l’indemnité de logement de 60 000 à 85 000 francs. Ces responsables syndicaux qui se trouvent actuellement à Ziguinchor pour préparer la marche de ce jeudi 12 avril 2018, indiquent que leur base a rejeté les propositions du chef de l’Etat. Joint par téléphone depuis le sud du pays, le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) souligne que les Procès-verbaux (Pv) des sections de son syndicat dans tout le pays qu’il a reçus indiquent que «les enseignants du moyen secondaire ne sont pas d’accord avec les propositions du chef de l’Etat». «C’est un rejet total. Par conséquent la lutte va continuer ainsi que le déroulement de la sixième étape de notre plan d’actions. Présentement, nous sommes à Ziguinchor pour préparer la marche de demain (Ndlr : Aujourd’hui). Après, on retournera à Dakar pour faire le bilan», affirme Saourou Sène dont le syndicat est arrivé premier dans le secteur du moyen secondaire, lors des élections de représentativité tenues l’année dernière.
Ces élections avaient pour but de déterminer les syndicats qui doivent participer aux négociations avec le gouvernement. Ainsi, seules les organisations syndicales qui ont obtenu 10 % et plus des suffrages valablement exprimés ont la légitimité et la légalité de se mettre autour d’une table avec les autorités. Le successeur de Mamadou Lamine Dianté au Saemss, ajoute que la base n’avait pas la quintessence du document contenant les propositions et les travaux retenus avec le gouvernement. Emboîtant le pas à Saourou Sène, le Secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sesl/Authentique), Abdou Faty souligne que sa base n’a pas jugé utile de suspendre le mouvement d’humeur. «Nous avions dit, avec beaucoup de discipline, au Khalife général des Tidianes que nous allons rencontrer à nouveau, mardi prochain, de nous laisser le temps de rencontrer nos bases respectives pour donner suite à sa demande. On leur a fait le compte rendu. Mais ce qui est constant, la base a demandé de continuer la lutte. C’est ce qui ressort des Assemblées générales (Ag) tenues par nos différentes sections», indique au bout fil, M. Faty. Qui fait savoir que les assemblées générales se sont tenues, hier, mercredi. Il soutient même que lors de la prochaine rencontre avec le Khalife général à Tivaouane, ils amèneront tous les éléments des procès-verbaux d’évaluation de leurs bases respectives.
Avant la fête de l’indépendance, le président de la République avait reçu les leaders des syndicats d’enseignants pour discuter du système de rémunération et notamment du point nodal des négociations, l’indemnité de logement. Le chef de l’Etat a proposé d’augmenter sur la somme forfaitaire de 60 000 francs Cfa, 25 000 francs Cfa. Concernant les enseignants contractuels, il a proposé une hausse substantielle de 10 000 francs Cfa.
Mamadou GACKO