Pour renforcer notre capital social, la justice doit être forte et indépendante.
C’est l’avis du député et économiste Mamadou Lamine Diallo dans sa question économique hebdomadaire.
Le développement économique ne peut pas se faire sans la démocratie. Dans sa question économique hebdomadaire, le député et économiste Mamadou Lamine Diallo soutient que la bonne économie, ce sont d’abord les institutions. Il affirme, «en toute modestie», qu’au moment où le Président Macky Sall s’apprête à présider son «dernier défilé de l’armée nationale à coup de centaines de millions (le texte a été envoyé à la veille de la Fête de l’Indépendance, Ndlr), il faut rappeler à l’élite de BBY prompte à décerner des certificats de compétence et de meilleurs élèves, que l’économie ne connaît pas le concept de réalisations si cher aux idéologues de la dynastie FayeSall». D’après lui, elle distingue quatre types de capitaux : le capital naturel, le capital humain, le capital technique (routes, ports, centrales électriques, etc.) et le capital social, les règles qui régissent la société de confiance et les institutions chargées de les faire respecter, la monnaie par exemple. «Pour renforcer notre capital social, la justice doit être forte et indépendante. Selon la charte de gouvernance démocratique des Assises nationales que j’ai signée, le président de la République ne doit plus être le Président du Conseil supérieur de la magistrature. Je soutiens les revendications de l’Ums pour rendre effective l’indépendance de la justice. La justice a pour fonction aussi de normer les comportements des citoyens et des Etats. Dans l’affaire Khalifa Sall, une justice rendue au nom du peuple aurait relaxé tout le monde et exigé une réforme des fonds politiques et la suppression des comptes +dépenses diverses+ dans les collectivités locales», poursuit-il.
Le député rappelle que l’autre institution est le pouvoir législatif. Par conséquent, l’Assemblée nationale ne doit pas être l’annexe du palais présidentiel. «Au vu de la réaction de l’élite de BBY, il est incontestable que selon la constitution en vigueur depuis mars 2016, le Président de l’Assemblée nationale doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. Il n’y a aucune disposition légale qui permette de vérifier le respect de la constitution sur ce point. Comme le président de la République est à la fois le gardien de la constitution et le garant du bon fonctionnement des institutions, je lui écris pour veiller à l’exclusivité de la nationalité du Président de l’Assemblée nationale», soutient le fondateur du mouvement Tekki.
D’autre part Mamadou Lamine Diallo fustige la «pauvreté intellectuelle déconcertante» de Mahammed Boun Dionne qui a décidé que le ministre Sall de l’Energie est incompétent. En vérité, dit-il, pour Mahammed Dionne, est compétent celui qui se soumet corps et âme à Macky Sall et à Marième Faye Sall. D’après lui, la démission de Thierno Alassane Sall pose un débat sérieux qu’il faut connaître. Car à l’en croire, le bloc de Rufisque Offshore Profond se situe dans le prolongement géologique sud du bloc de Cayar dans le quel Kosmos a découvert du gaz naturel. Et selon lui, le bloc de Rufisque Offshore Profond appartenait à African Petoleum de Frank Timis, le patron d’Alioune Sall, «facteur» de ce dernier devenu le patron de la Caisse des dépôts et consignations. Dès lors, la probabilité de découvrir du gaz naturel ou du pétrole dans le Rufisque Offshore Profond devenait très forte. «L’engagement patriotique rappelé par la constitution exige une pause pour redéfinir la politique pétrolière de notre pays et voter un nouveau code pétrolier. Le code pétrolier de 1998 a été voté dans un cadre destiné à attirer le capital étranger pour pousser en avant l’exploration pétrolière. La dynastie FayeSall en a décidé autrement dans un élan compradore sans précédent en violant sa propre constitution puisque désormais les ressources pétrolières appartiennent au peuple et non à l’Etat. Le ministre Sall a dit Non. Mahammed Boun Dionne a dit Oui», conclut-il.
Charles Gaïky DIENE