Après qu’ils ont été mis aux arrêts le 21 janvier dernier, les généraux Ansumana Tamba et Umpa Mendy seront traduits devant la Cour martiale, une juridiction militaire gambienne, chargée de juger les officiers supérieurs en conflit avec la loi.
Le premier est considéré comme le protecteur numéro 1 de Jammeh, tandis que le second fait aussi partie de ses lieutenants dans l’armée régulière. Leur procès se tiendra le 4 avril prochain, ainsi que l’a officiellement annoncé le Commandant Lamin Sanyang, porte-parole de l’armée gambienne. On reproche à des deux généraux d’avoir «déserté l’armée pour suivre Yahya Jammeh dans son exil en Guinée équatoriale», le prix de sa loyauté envers l’ex-dictateur gambien qui a régné à la tête de son pays d’une main de fer pendant deux décennies. Selon la presse gambienne, le général Tamba, lui, a été par deux fois commandant du bataillon de la garde présidentielle de Yahya Jammeh. Jusqu’en 2017, il était le seul spécialiste des armes lourdes au sein des Forces armées gambiennes. Depuis la chute de Jammeh, plusieurs militaires arrêtés par le régime d’Adama Barrow sont détenus sans jugement. Au total, 23 soldats sont en ce moment détenus dans différents camps militaires du pays. On en compte parmi eux des membres de la milice secrète de l’ex-président de la République exilé en Guinée Equatoriale, soupçonnée de graves exactions ayant conduit à la mort et à la disparition forcée de plusieurs ressortissants de ce pays. Certains d’entre ces détenus militaires sont accusés d’avoir fomenté un coup d’Etat contre Barrow via les réseaux Whatsapp. Le vice-caporal Sambujang Bojang est détenu depuis trois mois dans un camp militaire pour avoir aidé un autre soldat à s’échapper.
Pape NDIAYE