Ces affrontements dans le village d’Omutu situé dans la région d’Okpokwu (Etat de Benue), interviennent dans un climat de tensions locales croissantes pour l’accès aux terres entre éleveurs, majoritairement des peuls musulmans, et agriculteurs, chrétiens de l’ethnie Tiv.
Plus de 100 personnes ont été tuées depuis début janvier et près de 100.000 autres ont dû fuir leurs foyers, selon l’agence locale de gestion des urgences (Sema).
Dans un communiqué, le porte-parole de la police de l’Etat de Benue, Moses Yamu, a indiqué que ces nouvelles violences étaient survenues alors qu’une réunion avait été organisée pour calmer la colère des éleveurs après la mort de l’un d’entre eux et la disparition d’un autre lundi.
“Malheureusement, alors que la réunion de pacification et les recherches se déroulaient, certains éleveurs se sont subrepticement livrés à des violences, tuant à coups de machette 15 personnes, principalement des femmes et des enfants”, a-t-il expliqué.
Certaines maisons ont été incendiées et quatre personnes ont été arrêtées, a-t-il ajouté, précisant que des militaires allaient venir renforcer les forces de sécurité sur place.
Selon le président du gouvernement local d’Okpokwu, Francis Ejembi, le bilan pourrait s’élever. Dix cadavres et plusiures blessé ont déjà été transportés à l’hôpital Saint Mary et “il est très possible que nous retrouvions davantage de corps et de personnes blessées car le village a été saccagé et beaucoup ont disparu”.
Le centre du Nigeria, et notamment l’Etat de Benue, focalisent les tensions entre éleveurs et agriculteurs, avec des accrochages quasi-quotidiens, depuis l’interdiction du pâturage libre par une loi entrée en vigueur en novembre.
La transhumance est pourtant une pratique séculaire nécessaire à la survie du bétail. Les terres fertiles du centre du Nigeria nourrissent durant la saison sèche des milliers de bêtes migrant depuis les zones sahéliennes à la recherche de pâturages.
Après des mois d’inaction des autorités fédérales, l’armée nigériane a annoncé un déploiement imminent dans plusieurs Etats du centre, dont celui de Benue, pour contenir les violences.
AFP