Finis les témoignages au procès Khalifa Sall, place ce lundi à la suite de l’interrogatoire des prévenus, avant les plaidoiries.
Témoin dont la déposition était très attendue, Idrissa Seck ne seras pas de la partie, parce que le Tribunal n’a pas respecté le calendrier réaménagé à cause de la longueur de l’interrogatoire des prévenus.
Alors que son témoignage au procès Khalifa Sall était très attendu, Idrissa Seck ne sera finalement pas à la barre du Tribunal correctionnel. Cité comme témoin au jugement du maire de Dakar par la défense, l’ancien Premier ministre et président du parti Rewmi ne va pas témoigner. Selon nos informations, au moment où les témoins défilaient à la barre vendredi dernier, Idy a eu une «contrainte» qui l’a retenu à Kolda, dans le cadre de sa tournée politique à l’intérieur du pays. Résultats des courses : son témoignage ne sera pas possible en l’état, puisque la liste des témoins est déjà bouclée depuis vendredi. Un «motif légitime», selon la défense qui l’a cité. Vérification faite auprès de qui de droit, il s’avère qu’Idy s’est même excusé de son absence au procès, qui reprend ce lundi 12 février 2018 au palais de justice de Dakar. Mais le non-respect du calendrier des témoignages, par le tribunal, est aussi passé par là. En fait, le passage des témoins était prévu initialement mercredi dernier, et Idy comptait bien honorer son engagement à contribuer à la manifestation de la vérité. Mais le juge a dû repousser la date, à cause de la longueur de l’interrogatoire des prévenus. Ce qui a été préjudiciable pour le patron de Rewmi qui devait prendre part à une «importante activité qui devait se passer vendredi». Mais que pourrait-on attendre du témoignage d’Idrissa Seck qui n’a jamais été maire de Dakar ? La défense est bien consciente de cet état de fait. Et elle l’a pourtant cité comme témoin, mais pour parler de la «réalité des fonds politiques de la présidence et de leur traitement». Un autre point sur lequel l’ex-Pm était attendu, c’est au sujet de «l’arrêt Idrissa Seck»…
Au total, 23 témoins cités par les différentes parties prenantes au procès (défense, partie civile, ministère public) ont défilé au procès dit de la Caisse d’avance pour un détournement présumé portant sur 1,8 milliard, à la mairie de Dakar. Une réduction du nombre souhaité par les parties prenantes qui voulaient citer, au total, 126 personnes. Rien que les avocats de Khalifa Sall ont voulu faire appel à 70 témoins parmi lesquels des membres du gouvernement, comme le ministre de l’Economie et des Finances (Amadou Bâ) et celui du Budget, Birima Mangara. Mais le juge n’a pas autorisé qu’ils soient cités, comme il en a été de même pour l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye. Et d’autres responsables d’institutions étatiques comme Moustapha Niasse (Assemblée nationale), Ousmane Tanor Dieng (Haut conseil des collectivités territoriales) et Aminata Tall (Conseil économique, social et environnemental).
Vendredi, la liste a été épuisée par le Tribunal correctionnel de Dakar qui a entendu les deux témoins à charge, à savoir Ibrahima Touré et Abdoulaye Diagne. Le premier, président du Gie Tabaar, a soutenu l’accusation en confortant la position du parquet et celle de l’Etat du Sénégal. «Je ne connais pas bien un statut juridique d’un Gie. Je ne maîtrise pas les textes. Fatou Traoré est la trésorière du Gie. Le Gie n’a jamais livré du riz et du mil. La trésorière ne peut pas signer des actes financiers. Je n’ai eu aucun contact avec un comptable de la mairie», a-t-il confié au juge. Quant au second, Abdoulaye Diagne, il a déclaré n’avoir jamais reçu de denrées. «Il y a des quantités de 15 tonnes de riz et de mil que j’avais reçues en tant que comptable des matières, dans les magasins. Je signais le bordereau des dépenses. Je signais les procès-verbaux, mais je n’en étais pas cosignataire. Parce que je n’étais pas au courant. Tous les prestataires étaient présents aux magasins et je les enregistrais pour les remettre à la Daf. Je n’ai pas l’habitude de recevoir du riz ou du mil. Je n’ai jamais reçu de denrées», a indiqué à la barre le comptable de la ville de Dakar.
Auparavant, il y a eu la déposition de l’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop dit Diop le Maire, du maire des Parcelles-assainies, Moussa Sy, ainsi que d’autres édiles de différentes communes d’arrondissement de la capitale, notamment Mme le maire de Fass-Gueule Tapée-Colobane, Seynabou Wade. La conseillère municipale Fatoumata Gassama Tall et l’ancien maire de Patte-d’oie, Ibrahima Diamé, ont également été entendus la semaine dernière.
Pape NDIAYE