Correspondance
Dans la perspective de la visite du président Macky Sall en Mauritanie pour ouvrir, jeudi, avec le président Abdel Aziz, les négociations des modalités d’acquisition des licences de pêche, certains responsables de pêcheurs de la Langue de barbarie sont montés au créneau. Et c’est pour inviter le président sénégalais et sa délégation à ratisser large en vue de prendre en compte toutes les catégories de pêche de cette partie de la ville de Mame Coumba Bang.
Sur place, l’on craint le remake des situations antérieures avec la frustration née de la non prise en charge de certains types de pêche. Si les responsables de pirogues de sennes tournantes ou fil à tourner sont sûrs de tirer leur épingle du jeu en cas de succès lors des négociations, tel n’est pas le cas des pirogues félé, pêche glacière, pêche du jour et les autres petites pirogues. Aussi, nos interlocuteurs, qui ont tenu un point de presse, au quai de pêche de Guet Ndar, plaident le retour, dans les plus brefs délais, des affrètements. Autrement dit, ces responsables de pêcheurs exhortent la délégation sénégalaise à ne surtout pas se laisser mener en bateau en ne négociant que pour les sennes tournantes. D’autant que les trente mille âmes qui peuplent la Langue de barbarie, qui, pour l’essentiel, se tournent les pouces, fondent de gros espoirs sur ces négociations au sommet.
Pour la paix sociale le long du littoral, ce serait prêcher dans le désert que de permettre à certains pêcheurs de pratiquer leur art en omettant royalement d’autres qui constituent la masse laborieuse, s’ils ne symbolisent pas, au fil du temps, les couches vulnérables de Saint-Louis depuis que bon nombre d’entre ces jeunes viennent d’être rapatriés de Mauritanie.
Gabriel BARBIER